Nogent-le-Rotrou : ”Lycée mort” au LP Sully
Ce jeudi 29 setembre, jour de grève et de manifestations dans le pays, était le bon jour pour que soient exposées toutes les revendications du lycée des Métiers de Nogent-le-Rotrou. Entre 50et 70 personnes se sont donc rassemblées ce jour-là devant les grilles du lycée : de nombreux enseignant.e.s, des personnels d’éducation, des agents d’entretien,soutenu.e.s par des parents d’élèves de Sully et des professeur.e.s du lycée Rémi-Belleau ainsi que par les syndicats CGT Educ’Action, SNUEP-FSU, SNES-FSU et SUD Solidaires.
RECRUTEMENTS DIFFICILES et UNE RÉFORME ANNONCÉE PROBLÉMATIQUE pour 2023
Depuis la rentrée scolaire, les personnels du Lycée des Métiers dénoncent l’absence de plusieurs professeurs et d’un ou d’une gestionnaire. Situation intolérable qui commence, enfin, à se résoudre, notamment par la nomination de 2 professeurs. Cependant, le poste de gestionnaire est toujours vacant ce qui rend impossible la préparation de sorties scolaires! A cette situation s’ajoute l’annonce, par Macron lui-même, de la réforme de l’enseignement professionnel qui est particulièrement critiquée par les enseignant.e.s de ce secteur.Les grévistes continuent donc de faire signer, ce jeudi matin, une lettre adressée au Maire de la ville, Harold Huwart, et au député Luc Lamirault.
En fin de matinée, un groupe d’une trentaine de personnes se dirige vers l’Hôtel de ville aux cris de NON À LA RÉFORME DU LYCÉE PRO!Le Maire propose à l’ensemble de cette nombreuse délégation de se rendre dans la salle de réunion du Conseil municipal. Durant cet échange, prennent la parole les représentants syndicaux,des enseignants de plusieurs disciplines, l’infirmière, une mère d’élève… Le maire de Nogent-le-Rotrou est accompagné par une chargée de travaux de maintenance des structures scolaires pour la Région Centre-Val-de-Loire.
RÉFORME DU LYCÉE PRO : DES PROFS INQUIETS POUR LA PÉRENNITÉ DU LYCÉE NOGENTAIS
Pascal Mellinger (SNUEP-FSU) résume ce qui a été rendu public des projets de réforme de l’enseignement professionnel. Il évoque en particulier la volonté d’augmenter les stages en entreprises de 11 semaines sur les 3 années du Bac Pro et de répondre essentiellement aux besoins immédiats et locaux des entreprises. ll souligne l’ « énorme difficulté » à trouver des stages dans le bassin nogentais. Héléna Manenti (CGT Educ’Action) craint la concurrence entre établissements de la région. D’autres professeurs dénoncent un objectif qui va rompre l’égalité des chances, qui va priver les élèves d’une formation générale suffisante pour les reconversions qui seront nécessaires au cours de la vie professionnelle de ces jeunes et les rendra plus dépendants des emplois locaux et de leur employeur. « ON ATTEND DES RÉPONSES CLAIRES, NETTES ET PRÉCISES » concluent-ils sur ce sujet. Une mère d’élève témoigne de la qualité des formations et de l’attention apportée aux jeunes en filière professionnelle à travers l’exemple de ses deux enfants. Le maire cherche à tranquilliser les enseignant.e.s en assurant que « la réforme 2023 n’est pas encore calée ».
En matière de travaux urgents, les enseignants ne manquent pas d’exemples dans cet établissement qui a bénéficié de très peu de travaux d’amélioration depuis sa création en 1984. Les travaux d’isolation sont très attendus dans l’internat comme dans les salles de classe, la bibliothèque, les ateliers, l’infirmerie ! Harold Huwart, en tant que Maire, dit comprendre ces demandes mais en tant que Vice-président de la région il est porté à insister sur le grand nombre de lycées pro à rénover et une « enveloppe budgétaire régionale contrainte ».
Une nouvelle fois les enseignant.e.s disent leur refus de voir le lycée professionnel perdre ses compétences et que soit « dépouillé le service public pour soutenir le secteur privé ». La délégation reprend le chemin du lycée Sully où les attendent leurs collègues et leurs soutiens et … un bon pique-nique.