Chartres : Dynamique rassemblement contre les OQTF visant les jeunes majeurs

Forte par­ti­ci­pa­tion au ras­sem­ble­ment de pro­tes­ta­tion contre les OQTF1 tom­bées ou mena­çant les jeunes étran­gers qui viennent de quit­ter leur mino­ri­té : 130 per­sonnes dont une qua­ran­taine de jeunes majeurs concer­nés. L’appel ini­tié par le col­lec­tif AERéSP282 avait été relayé par plu­sieurs syn­di­cats, des asso­cia­tions soli­daires et des groupes poli­tiques de gauche et éco­lo­gistes dont des membres étaient sur place, en par­ti­cu­lier les conseillers régio­naux Jean-François Bridet (EÉLV) et Lionel Geollot (PCF).

Lors de son inter­ven­tion, Céline Le Guay, porte-parole de l’AERéSP, pré­cise que les jeunes mineurs à leur arri­vée « ont été pris en charge par l’Aide sociale à l’Enfance (ASE) parce qu’arrivés seuls sur le ter­ri­toire sans repré­sen­tants légaux avant l’âge de 16 ans, […] à 18 ans, au moment de deman­der leur titre de séjour, la pré­fec­ture leur refuse. » Ils sont sous la menace « d’un pla­ce­ment en centre de réten­tion admi­nis­tra­tive qui sont ni plus ni moins des pri­sons pour étrangers. »

Est alors don­née lec­ture d’une lettre ouverte à la Préfète d’Eure-&-Loir lui deman­dant de rece­voir le col­lec­tif, puis Céline Le Guay dénonce les cri­tères peu sérieux, par­fois ubuesques, avan­cés pour refu­ser le titre de séjour :

  • sui­vi d’une for­ma­tion alors que les jeunes ont dû trou­ver un appren­tis­sage sans sou­tien de l’ASE,
  • maî­trise du fran­çais alors qu’ils ont galé­ré pour être sco­la­ri­sés (lais­sés à l’abandon des mois en chambre d’hôtel),
  • pas de contacts au pays d’origine alors qu’on leur demande des pas­se­ports (non déli­vrés dans les consu­lats en France) qui néces­sitent des per­sonnes pour lan­cer la démarche au pays…

Elle pré­cise que l’AERéSP à mis en place une cagnotte pour sou­te­nir tous ces jeunes et annonce que le col­lec­tif appel­le­ra, le 17 ou le 18 décembre, à la jour­née inter­na­tio­nale des migrants et demande aux participant·e·s de pré­voir cette date et de la faire connaître dès maintenant.

C’est alors le moment de se faire entendre. La reven­di­ca­tion « Des papiers / Pour étu­dier / Des papiers / Pour tra­vailler » est reprise indé­fi­ni­ment au rythme des per­cus­sions, les voix ne s’interrompant que pour échan­ger avec des voi­sins ou se récon­for­ter d’une bois­son chaude.

La pré­fec­ture était fer­mée en ce same­di après-midi. Ces inter­pel­la­tions bruyantes sont-elles, mal­gré tout, par­ve­nues aux oreilles de la Préfète ?

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  1. Obligation de quit­ter le ter­ri­toire français.
  2. Accueil des Exilés et Régularisation des Sans-Papiers Eure-et-Loir.