Iran : Le pouvoir des mollahs tue dans les rues,  exerce la violence en prison, pend en public

Paris, ras­sem­ble­ment le 13 novembre 2022

La mort de Jihna Mahsa Amini, la jeune Kurde de 22 ans, rouée de coups en pri­son pour un voile mal ajus­té, le 14 sep­tembre à Téhéran, a pro­vo­qué l’actuel embra­se­ment du pays. Les lycéennes, les étu­diantes, sou­te­nues par leurs familles, ont bra­vé les inter­dits en enle­vant leur voile, en conspuant les auto­ri­tés mas­cu­lines de leur lycée et de l’université. « Beaucoup ont fait cir­cu­ler sur Internet leurs images, consciem­ment créées pour être vues sur les réseaux sociaux, sou­ligne une ensei­gnante de Téhéran qui est en contact avec des ado­les­centes. C’est un désir et un objec­tif impor­tants et affi­chés des jeunes Iraniennes qui veulent que le monde les regarde prendre en main ce combat. » 

Au moins douze jeunes filles ont payé leur enga­ge­ment de leur vie. Beaucoup d’autres ont été empri­son­nées, vio­lées en pri­son, bat­tues à mort. Mi-décembre, le pou­voir ira­nien avait déjà pro­non­cé 55 condam­na­tions à mort. Des jeunes hommes ont été mis à mort par pendaison.

Les marches, les mani­fes­ta­tions se poursuivent

Malgré cette répres­sion, le mou­ve­ment s’accentue, aus­si bien à Téhéran – centre du pou­voir et de sa contes­ta­tion – que dans l’ensemble du pays. Les mani­fes­ta­tions orga­ni­sées, du 5 au 7 décembre, à l’occasion de la Journée des étudiant·e·s, ain­si que les trois jours de grève géné­rale, ont été un suc­cès qui a lar­ge­ment dépas­sé le milieu uni­ver­si­taire et les grandes villes.

Pour l’instant, la réponse du pou­voir, mal­gré une pseu­do-dis­so­lu­tion de la « police des mœurs », est une vio­lence sys­té­mique et systématique.