Chartres répond à Macron :
‘’Nous ne sommes pas des agneaux dociles !’’

Macron espé­rait impres­sion­ner et atté­nuer le mou­ve­ment contre sa réforme des Retraites par son inter­ven­tion télé­vi­sée mépri­sante et mena­çante la veille de la 9ème jour­née natio­nale de grèves et mani­fes­ta­tions du 23 mars. Il a été cruel­le­ment déçu car par­tout les mobi­li­sa­tions ont dépas­sé les plus fortes des der­nières semaines.

Nous sommes majoritaires”

Chartres n’a pas été en reste avec 10 000 manifestant·e·s dans une ambiance par­ti­cu­liè­re­ment déter­mi­née et com­bat­tive. Le ton avait été don­né par les inter­ven­tions pro­non­cées avant le départ, devant le Théâtre, entre­cou­pées  de bruyantes appro­ba­tions ou de cris hos­tiles à Borne et Macron. Ainsi, la prise de parole col­lec­tive de la FSU, de la CFDT, de l’UNSA, de la CFTC et de la CGT affir­mait : « Nous sommes majo­ri­taires  dans l’opinion publique, dans la rue et à l’Assemblée natio­nale même si on nous a empê­ché de le véri­fier […] Rien ne nous fera recu­ler sauf le retrait ! » Et Éric Jarry de FO a fus­ti­gé Macron : « Il annonce la réqui­si­tion des gré­vistes, il s’attaque au droit de mani­fes­ter, et pro­voque des vio­lences poli­cières contre des mani­fes­tants paci­fiques […] Il faut main­te­nant se don­ner les moyens du retrait de la réforme […] l’épreuve de force est enga­gée […] la seule réponse c’est la grève générale. »

Des jeunes en plus grand nombre

Le cor­tège a démar­ré peu avant 15 h 15, der­rière la ban­de­role inter­syn­di­cale, dans lequel la CFDT était, cette fois, en tête avec son camion-podium et une ani­ma­tion bran­chée digne des meilleurs DJ ! Ce qui a eu pour effet d’attirer de nom­breux jeunes dont on a remar­qué une pré­sence bien plus forte, dans toutes les par­ties de la mani­fes­ta­tion, que lors des précédentes.

Blocage de toute la ville

Venait ensuite un impor­tant cor­tège à domi­nante Éducation avec d’abord l’UNSA puis la FSU. Mais quel ne fut pas la sur­prise de beau­coup quand ce tron­çon s’immobilisa sur le car­re­four de la porte Morard et lais­sa filer le tron­çon CFDT ! Peu avaient por­té atten­tion à la phrase pro­non­cée au micro devant le Théâtre par Chantal Lefèvre (CGT) : « Nous ne sommes pas des agneaux si dociles, aujourd’hui, ce n’est pas une mani­fes­ta­tion mais deux, trois, quatre mani­fes­ta­tions qui vont mar­cher dans les rues Chartres. » La pre­mière par­tie du défi­lé ne s’était pas ren­du compte que FO était par­tie blo­quer le sec­teur rue Maunoury-rue Danièle Casanova et la CGT la zone de la Gare. Avec la CFDT qui avait rejoint la place Drouaise, la ville s’est trou­vée com­plè­te­ment blo­quée pen­dant une petite demi-heure avec des chants et des danses sur les lieux de blocage.

Voies occu­pées à la gare

La police a été prise de cours par cette ini­tia­tive et a fina­le­ment aban­don­né d’imposer quelque par­cours que ce soit. Plusieurs tron­çons de mani­fes­ta­tion ont cir­cu­lé dans le centre-ville. C’est ain­si que les cor­tèges CFDT et Éducation se sont retrou­vé res­pec­ti­ve­ment à l’extrémité de la rue Colin‑d’Harleville et de la place Jean-Moulin. Les cor­dons de poli­ciers ont dû recu­ler jusqu’aux grilles de l’Hôtel de Ligneris sous une pres­sion ferme mais non agres­sive des manifestant·e·s. Après un quart d’heure de « 49.3 on n’en veut pas ! 64 ans on n’en veut pas » et de « Macron démis­sion ! »,  une par­tie des présent·e·s est allée rejoindre un autre groupe, prin­ci­pa­le­ment CGT, qui avait enva­hi les voies à la gare où, là aus­si, la police mal­gré un nombre impor­tant d’agents n’a pu ou vou­lu entra­ver l’occupation qui a duré une demi-heure.

Le Président a‑t-il reçu le message ?