Chartres : Pas d’inconstitutionnalité, la colère monte

L’Intersyndicale d’Eure-et-Loir avait don­né ren­dez-vous à 17 h. devant la Préfecture pour attendre la déci­sion sur la consti­tu­tion­na­li­té ou pas de la réforme Macron des Retraites. Peu à peu, prin­ci­pa­le­ment des militant·e·s arrivent.

Un récep­teur radio a été posé sur le rebord du monu­ment Pasteur qui répète les spé­cu­la­tions sur la déci­sion des sup­po­sés ‘’sages’’. On spé­cule aus­si par­mi les présent·e·s mais la ten­dance est net­te­ment au pes­si­misme quant à la capa­ci­té de cet aréo­page à dévier de ses posi­tions conser­va­trices. Beaucoup ont leur mobile en main et scrutent les flashs d’info.

”Il va fal­loir qu’on passe à la vitesse supérieure.’’

Enfin, aux alen­tours de 18 h, la nou­velle tombe : l’essentiel de la réforme est vali­dé et en par­ti­cu­lier l’article sur le pas­sage aux 64 ans. Et la demande de réfé­ren­dum est aus­si reje­tée. Ces nou­velles ne pro­voquent aucune bruyante indi­gna­tion comme si elle était logique. Peu après quelqu’un annonce que l’Élysée fait savoir que la loi sera pro­mul­guée dans les 48 heures. Au méga­phone, Pierre Licout (FSU) repré­cise ces déci­sions et ajoute : ‘’On va devoir mar­cher une nou­velle fois ce soir pour mon­trer notre oppo­si­tion, mon­trer qu’on est tou­jours là, mon­trer qu’on n’en veut tou­jours pas. Il va fal­loir qu’on passe à la vitesse supérieure.’’

La mani­fes­ta­tion qui compte plus d’une cen­taine de per­sonnes part, peu après, der­rière la ban­de­role habi­tuelle, sans par­cours pré­éta­bli, la police se conten­tant d’accompagner. Au sor­tir de la place des Épars, emprun­tée par son côté fer­mé à la cir­cu­la­tion auto­mo­bile, il est déci­dé d’occuper le bou­le­vard Chasles, seule une voie à contre­sens est lais­sée à la circulation.

Exaspération et colère

C’est main­te­nant qu’on va se rendre compte de la colère que pro­voque le refus de Macron et la déci­sion com­plai­sante du Conseil consti­tu­tion­nel. En effet, si les slo­gans rois des 12 grandes mani­fes­ta­tions pré­cé­dentes sont repris, ‘’Les 64 on n’en veut pas !’’, ‘’Le 49.3, on n’en veut pas !’’, ‘’Ça chauffe, ça brûle, ça va péter !’’, ‘’Résistance !’’ et le plus en plus plé­bis­ci­té ’’Macron démis­sion !’’, deux nou­veaux sont appa­rus, net­te­ment moins poli­cés. Même s’il faut évi­dem­ment les prendre  au second degré, ils marquent bien l’exaspération qui monte : ‘’Macron fumier, on va te com­pos­ter !’’ et ‘’Louis XVI, on l’a déca­pi­té, Macron, on peut recommencer !’’

Le grand tour de ville est entre­pris  avec des arrêts de 5 minutes sur les places Morard et Drouaise, puis au pont de Mainvilliers, qui bloquent tem­po­rai­re­ment la cir­cu­la­tion. Malgré cela, tout au long du par­cours, de nom­breux auto­mo­bi­listes signalent leur appro­ba­tion en klaxon­nant. On ne range les dra­peaux que près de deux heures plus tard une fois reve­nus au point de départ.