Châteaudun, 1er mai :
La lutte pour la Retraite vient de loin

500 balles pour l’Union locale !”

Belle mani­fes­ta­tion du 1er mai à Châteaudun qui a pro­lon­gé digne­ment la dizaine de mobi­li­sa­tions pré­cé­dentes contre la réforme des Retraites : près de 400 per­sonnes !  Si le rejet, tou­jours aus­si fort, de la loi  était cen­tral, l’évènement a com­men­cé, après un tour de la place du 18-Octobre, par une céré­mo­nie ‘’olym­pique’’ devant la porte de la mai­rie pour pro­tes­ter contre la sup­pres­sion de la sub­ven­tion de 500 € à l’union locale CGT par la muni­ci­pa­li­té Verdier1. Cette sub­ven­tion était en vigueur depuis qu’elle avait été ins­tau­rée par l’Union de la Gauche sous le man­dat de Jean Hardy (PCF 1977–1983). Deux flam­beaux, olym­pique et para­lym­pique, ont été allu­més par une femme et un homme pour sym­bo­li­ser le déca­lage entre la modes­tie de la somme qui sert au sou­tien des tra­vailleurs et les 20 000 euros débour­sés par la Ville pour le bref pas­sage de la flamme olym­pique en juillet 2024. Des péti­tions récla­mant le réta­blis­se­ment de la sub­ven­tion ont aus­si été dépo­sées dans la boîte à lettres de l’Hôtel de Ville par Patrick Fleury, secré­taire de l’UL CGT.

Le dépu­té a déménagé

Le cor­tège s’est ensuite diri­gé vers la per­ma­nence du dépu­té MODEM Philippe Vigier, rue Gambetta… mais, depuis la der­nière mani­fes­ta­tion, l’élu a démé­na­gé rue du Maréchal-Lyautey où il a renon­cé à une vitrine… sans doute était-il fati­gué des affiches qui recou­vraient régu­liè­re­ment sa bou­tique au pas­sage des manifs ! Toujours est-il que des manifestant·e·s  ont quand même tapis­sé la devan­ture sous l’enseigne tou­jours pré­sente : ‘’Philippe Vigier votre dépu­té – La pas­sion d’agir’’. Yves Benoist (CGT) a ajou­té au micro ‘’…contre les tra­vailleurs’’.

1er Mai héri­tier de l’Internationale socialiste

Par les rues Saint-Valérien et de la République, la mani­fes­ta­tion est reve­nue place du 18-Octobre où les stands de la CGT abri­taient l’un l’apéritif offert, l’autre le groupe rock dunois Narcose. Mais avant de se livrer à ces deux plai­sirs,  Kévin Tanguy de la FSU a fait un petit rap­pel his­to­rique sur le 1er Mai. Sa nais­sance en France en 1889 relève d’une déci­sion de l’Internationale socia­liste pour une jour­née de grève pour la jour­née de 8 heures maxi­mum et, déjà, une retraite. Alors que la répres­sion, y com­pris par l’armée, est vio­lente à cette époque.

Faire vivre son Waterloo à Macron

Kévin Tanguy évoque aus­si la volon­té du régime de Vichy d’en faire une jour­née du tra­vail (Travail, Famille, Patrie étant la devise des pétai­nistes). Détournement balayé à la Libération où le gou­ver­ne­ment issu du Conseil natio­nal de la Résistance en fait un jour chô­mé payé. Il enchaîne : ‘’Le 1er Mai est donc la fête des tra­vailleurs, un hom­mage aux luttes de classes […] Des jour­nées de 8 heures à l’époque jusqu’au com­bat contre la réforme des retraites de Macron, le 1er Mai 2023 s’inscrit dans la lutte de classes his­to­rique pour la baisse du temps de tra­vail.’’ Évoquant les pro­chaines échéances, 3 mai (RIP), 8 mai (vic­toire sur le nazisme), 8 juin (vote sur l’abrogation de l’article des 64 ans) et 13 juillet (fin des 100 jours d’apai­se­ment pro­cla­més par Macron), il s’écrie sous de bruyantes appro­ba­tions : ‘’Nous avons donc jusque là pour main­te­nir la pres­sion et faire vivre son Waterloo à Emmanuel Bonaparte Macron, empe­reur des casseroles !’’

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  1. Fabien Verdier s’est décla­ré suc­ces­si­ve­ment PS, divers gauche et aujourd’hui sans étiquette…