Châteaudun : Vigier à nouveau interpelé
Le soir du jour où devait être soumise au vote de l’Assemblée nationale la proposition d’abrogation des 64 ans pour le départ en retraite, l’intersyndicale dunoise (CGT-FSU-Solidaire) avait convié à une casserolade sous les fenêtres de la nouvelle permanence du député macroniste Philippe Vigier. Mais deux événements sont venus modifier le déroulement de cette action.
Minute de silence
D’une part, la présidente de l’Assemblée nationale a déclaré irrecevable (article 40) l’amendement du groupe LIOT pour revenir à 62 ans, entraînant le retrait de la proposition de loi.
D’autre part, l’attaque de jeunes enfants au couteau, le matin même à Annecy, a fait considérer aux organisateurs qu’une casserolade était déplacée en ces circonstances. D’ailleurs le début du rassemblement, d’une trentaine de personnes, place du 18 Octobre, a commencé par une minute de silence.
Permanence “décorée”
Le petit cortège s’est ensuite dirigé par la rue du Maréchal-Lyautey jusqu’à la permanence du parlementaire qui présentait porte et volets clos au rez-de-chaussée. Les militant·e·s ont accrochés de nombreuses pancartes et affiches dénonçant le 49.3 et la démocratie bafouée. La banderole des manifestations a été déployée.
Le MODEM complaisant avec le RN
Yves Benoist (CGT) a d’abord lu la réponse de Vigier à la lettre qui avait été déposée par les syndicats le 6 juin : ‘’Je n’ai jamais mis de barrières à nos discussions […] Je vous propose une nouvelle fois de nous rencontrer.’’ Yves Benoist rappelle que le gouvernement a toujours refusé de parler des 64 ans, des 43 annuités, des financements et laisse à l’Intersyndicale la décision ou non de rencontrer le député alors que la loi a été adoptée aux forceps. Il ajoute que les députés MODEM (le groupe de Vigier) ont accordé leurs suffrages pour le secrétariat de la Commission des Affaires étrangères au candidat Rassemblement national qui a été élu !
La page n’est pas tournée
Kévin Tanguy (FSU) rapporte que le député local, le matin même, à l’Assemblée nationale a osé dire que les partenaires sociaux étaient en demande de cette réforme et a poussé l’outrance jusqu’à affirmer que Charles de Courson (LIOT) était le digne successeur de Jean-Luc Mélenchon dans l’hémicycle ! Quand aux propositions pour un autre financement des retraites émanant des syndicats ou de la NUPES, elles ne sont que mensonges… Le porte-parole de la FSU conclut en affirmant : ‘’On va continuer à se mobiliser à travers d’autres actions, ne pas faire plaisir à Macron en tournant la page qu’il nous demande de tourner.’’
Yves Benoist à d’ailleurs annoncé qu’une action était envisagée pour le 13 ou le 14 juillet, fin des ‘’100 jours d’apaisement’’ et jour de remémoration de la prise de la Bastille…