Sur un rond-point de Nogent-le-Rotrou,
le végétal s’est soulevé !

Petit retour en arrière : same­di 3 juin, le mou­ve­ment Les Soulèvements du Perche a mani­fes­té sa pré­sence sur les ter­ri­toires euré­lien et ornais, à la lisière de Nogent-le-Rotrou. Sa créa­tion publique date du 19 avril, suite à l’appel du mou­ve­ment natio­nal Les Soulèvements de la Terre mis en cause par l’État après la marche vers la méga-bas­sine de Sainte-Soline. Ce 3 juin, le col­lec­tif per­che­ron a réa­li­sé sa pre­mière action visible : plan­ter sur le rond-point de la route vers Berd’Huis (com­mune de l’Orne), des arbustes frui­tiers, plu­sieurs cen­taines de plants de légumes et de fleurs pour colo­rer le tout. Opération rapi­de­ment menée. En trois heures à peine, le rond-point était bêché aux endroits néces­saires, les arbustes ins­tal­lés, le ter­rain copieu­se­ment arro­sé. Des plants en pots (une tren­taine) étaient ins­tal­lés autour du ter­rain ain­si que quatre grandes palettes rem­plies d’une belle terre noire prête à faire gran­dir des fines herbes, des choux ou des salades. Tout cela sous le regard et les appa­reils pho­tos des gen­darmes qui ont été contraints de pas­ser l’après-midi en alerte rouge…

Quelques ban­de­roles indi­quaient l’état d’esprit de l’opération : « Moins de CAPITAL, plus de RURAL » « Sous les navets, la rage », et le logo du mouvement.

 

Redonner des cou­leurs aux rues

 

Les militant·e·s, les paysann·e·s bios de la proche région per­che­ronne, leurs sou­tiens — de 45 à 50 per­sonnes étaient présent·e·s -, ont atti­ré l’attention des auto­mo­bi­listes et motards qui ont reçu des expli­ca­tions. Au moment du repos les dis­cus­sions sur l’herbe évo­quaient la néces­si­té de l’arrosage régu­lier et la pos­si­bi­li­té de pro­lon­ge­ments de cette action avec les familles vivant au plus près, notam­ment en habi­tat col­lec­tif dépour­vu de jar­din. Certain·e·s pensent nouer des contacts pour répondre à ce besoin, à la fois affec­tif et finan­cier, expri­mé par beau­coup d’habitant·e·s des quar­tiers. La régle­men­ta­tion de cer­taines villes per­met cette végé­ta­li­sa­tion de l’espace public prise en charge par une famille ou un col­lec­tif. Chacun·e a le droit de cueillir et de se nour­rir, en pen­sant tou­jours à l’intérêt collectif.

 

À la déchetterie !

 

Mais lun­di matin, la force publique s’est expri­mée ! Un véhi­cule de la Direction dépar­te­men­tale de l’Équipement (DDE) a per­mis aux sala­riés de ce ser­vice d’évacuer en peu de temps la tota­li­té de ce qui avait été ins­tal­lé. Une grande bâche noire rem­plie, les pots, cas­se­roles et autres réci­pients vidés, tout serait, paraît-il, par­ti à la déchetterie !

 

Tous et toutes ensemble pour pro­té­ger le cli­mat, la bio­di­ver­si­té et les êtres !

 

Une déci­sion prise par qui ? Pourquoi ne pas avoir conser­vé tous ces plants nour­ri­ciers des­ti­nés aux citoyens et citoyennes, sur­tout les plus modestes, et non à la des­truc­tion ? Le temps de contac­ter le Collectif, les asso­cia­tions du quar­tier voi­sin… Non, rien ! Une réflexion pour­rait-elle être envi­sa­gée pour que cette pra­tique se déve­loppe lar­ge­ment dans la ville au béné­fice de la popu­la­tion ? Il y a urgence sociale et environnementale.