Mégabassines : Campement à Orléans pour un moratoire

Jeudi 24 août le Convoi de l’Eau, que nous avons sui­vi sur Le Fil des pho­tos du Convoi de l’Eau sur notre site, a déci­dé de modi­fier son pro­gramme et d’aller cam­per devant l’Agence régio­nale de l’Eau à Orléans pour obte­nir un mora­toire sur les méga-bas­sines alors que de nou­veaux chan­tiers menacent de démar­rer dans les Deux-Sèvres.

Cet impré­vu a quelque peu dérou­té les sou­tiens de la région Centre-Val de Loire… mais le ven­dre­di 25 vers 14 h., tou·te·s avaient réus­si à rejoindre le cam­pe­ment ins­tal­lé ave­nue Buffon dans le quar­tier péri­phé­rique de La Source.

’Ce serait un camouflet’’

C’est à ce moment que la délé­ga­tion qui venait de ren­con­trer Thierry Burlot, pré­sident du Comité de bas­sin Loire-Bretagne, fai­sait le compte-ren­du de l’entrevue. Faisant réfé­rence à une pré­cé­dente ren­contre, la porte-paroles  per­çoit ‘’Un chan­ge­ment de forme dans leur façon d’approcher les choses, plu­tôt dans le bon sens’’. La foule pré­sente reprend immé­dia­te­ment : ‘’Encore un effort ! Encore un effort !’’ La porte-parole rap­porte cet avis du pré­sident du comi­té de bas­sin : ‘’Ce serait un camou­flet à la mis­sion1 qui va suivre dans les mois qui viennent si ces tra­vaux démar­raient dans les jours, les semaines ou les mois qui viennent.’’ Cette cita­tion entraîne des cris de joie et une bouf­fée d’optimisme.

Vers 15 h., s’ouvrent les entre­tiens entre la délé­ga­tion et la Préfète de la Région Centre-Val de Loire, Sophie Brocas. Tout au long de l’après-midi des membres de la délé­ga­tion  du Convoi vont venir infor­mer les occu­pants mas­sés der­rière les grilles de l’Agence de l’Eau. Les pre­miers comptes ren­dus font état d’une écoute. À chaque fois, les militant·e·s insistent sur la néces­si­té de faire une pres­sion sonore : ‘’Les fenêtres sont ouvertes, on vous entend bien.’’

Pression sonore

Plus la séance se pro­longe et plus l’inquiétude et la colère montent. Surtout qu’est annon­cé que, le jour-même, des grilles métal­liques ont été posées comme pré­lude au com­men­ce­ment des tra­vaux d’une bas­sine dans les Deux-Sèvres (Priaires). Le camou­flet est acté. C’est la bron­ca. Toute l’après-midi, qua­si sans pauses, les chan­sons (dont beau­coup de goguettes), les slo­gans fusent ryth­més par la fan­fare ou /et des ins­tru­ments impro­vi­sés, cas­se­roles, pan­cartes et grilles métal­liques frap­pées avec énergie. 

Régulièrement les porte-paroles appellent à gar­der son sang-froid,  ‘’à ne pas com­mettre de faits répré­hen­sibles qui auto­ri­se­raient de la part des bons­hommes2 l’utilisation d’armes de guerre comme on l’a déjà subi à Sainte-Soline.’’

La délé­ga­tion refuse de quit­ter l’Agence de l’Eau

La délé­ga­tion renou­velle inlas­sa­ble­ment auprès de la repré­sen­tante de l’État la demande d’un mora­toire sur les bas­sines ’’seule déci­sion per­met­tant un dia­logue construc­tif.’’ Mais, jamais Sophie Brocas ne vou­dra l’accorder, ce sont cer­tai­ne­ment les direc­tives du gou­ver­ne­ment. Le dia­logue avec la pré­fète cesse. Vers 19 h. 15, depuis les grilles, on l’aperçoit quit­ter l’Agence. La pro­vo­ca­tion de Priaires et le refus du mora­toire entrainent la déci­sion de la délé­ga­tion de res­ter dans les locaux de l’Agence de l’Eau3. Elle en sor­ti­ra le len­de­main matin alors qu’au­ra été déployée une ban­de­role géante ” bâche par bâche, grille par grille, nous démon­te­rons toutes les bassines !”

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  1. Mission fixée par une motion adop­tée par le comi­té de bas­sin le 4 juillet 2023 et saluée par les oppo­sant ·e·s aux bassines.
  2. Tout l’après-midi, nous avons pu consta­ter la pré­sence, à l’intérieur de l’enceinte de l’Agence de l’Eau d’une ving­taine de gen­darmes régu­liè­re­ment relevés.
  3. Voir sur notre page dédiée la vidéo dif­fu­sée par la délé­ga­tion depuis les locaux de l’Agence.