Visite de l’exposition solidaire Banksy avec Béru

Nous avons assis­té à la visite de presse orga­ni­sée ce mer­cre­di 6 sep­tembre par  les res­pon­sables de la Banksy Modeste Collection (BMC) qui sera acces­sible gra­tui­te­ment au public à par­tir de same­di 9 à 11h. au COMPA à Chartres.

“L’expo de ceux qui veulent une socié­té plus juste”

Outre la presse étaient présent·e·s des représentant·e·s des asso­cia­tions par­te­naires de l’exposition. En effet, comme le sou­ligne en intro­duc­tion Thierry Angles, direc­teur géné­ral de BMC, ‘’Banksy n’a pas trop besoin de pub, le sou­hait c’est de valo­ri­ser les asso­cia­tions qui agissent dans l’esprit des idéaux de Banksy […] Pendant toute la durée de l’expo, il y aura la pré­sence des mili­tants, des béné­voles qui vont aider à tenir l’expo pour que ce soit aus­si l’expo de ceux qui veulent une socié­té plus juste, plus soli­daire […] Les mal logés, les mal nour­ris, les vic­times de guerre, les han­di­ca­pés, les sans-papiers, tous ces sujets, la soli­da­ri­té, les femmes, la Palestine… sont dans cette expo.’’

“La solidarité,c’est le métier de base du département”

Éric Gérard, pré­sident du dépar­te­ment en charge de la culture,  à qui on doit la venue de l’exposition au COMPA (struc­ture dépen­dant du Conseil dépar­te­men­tal), explique quant à lui que ‘’la soli­da­ri­té c’est le métier de base du dépar­te­ment, on est en plein dedans.’’ Ce qui peut lais­ser per­plexe quand on sait que, pour ce qui est de l’ac­cueil des mineurs étran­gers iso­lés, le dépar­te­ment laisse nombre d’entre-eux à la rue…

300 œuvres

Le scé­no­graphe, qui est aus­si le col­lec­tion­neur des 300 œuvres pré­sen­tées, François Berardino, dit Béru, en fait visi­ter les dif­fé­rents espaces en don­nant au fur et à mesure, des expli­ca­tions sur quelques unes des œuvres afin d’en pré­ci­ser le(s) sens, tout en lais­sant ouvertes les inter­pré­ta­tions de chacun·e. Notons que les car­tels tou­jours très pré­cis per­mettent une visite sans média­trices ou média­teurs dont plu­sieurs seront cepen­dant acces­sibles dans l’espace de l’exposition.

“Du tra­vail artis­tique et activiste”

La pre­mière pièce com­men­tée n’est pas une œuvre de Banksy mais un exem­plaire des paillas­sons fabri­qués en Grèce par des réfu­giées et ven­dues à Londres, en par­te­na­riat avec Banksy, pour récol­ter des fonds pour elles. La men­tion Welcome écrite sur cha­cun est confec­tion­née avec des lam­beaux de gilets de sau­ve­tage récu­pé­rés sur les plages. C’est une façon de mar­quer d’entrée la grande sen­si­bi­li­té de Banksy (et de Béru) au sort des exi­lés qui tentent de gagner l’Europe. Béru pré­cise ‘’C’est un exemple du tra­vail artis­tique et acti­viste de l’artiste, d’un véri­table enga­ge­ment. Toutes les œuvres portent un mes­sage.’’  Il en pro­fite pour pré­sen­ter la navette rapide Louise-Michel finan­cée et peinte par Banksy pour secou­rir des naufragé·e·s en Méditerranée, y com­pris dans les eaux ter­ri­to­riales (exemple celles de la Syrie) sans autorisation.

Devant les œuvres consa­crées à la Palestine, Béru estime que l’artiste ne choi­sit pas entre Palestiniens et Israéliens mais ‘’met le focus sur les gens les plus faibles. De chaque côté, il y a des gens qui sont dans la dif­fi­cul­té. Quel que soit le pays, en Corée, au Mexique…’’

Palestine et Ukraine

Béru dédie un des arrêts à une ins­tal­la­tion consa­crée au tra­vail de Banksy en Ukraine où ‘’il est allé en novembre 2022 peindre  sept fresques dans trois villes les plus dévas­tées de la guerre.’’ À pro­pos, de l’une d’elle repré­sen­tant un puis­sant judo­ka (Poutine est un pra­ti­quant recon­nu) mis à terre par un enfant, il pré­cise que cette scène a été reprise par la poste ukrai­nienne sur des timbres au pro­fit des vic­times civiles de la guerre.

Nous vous encou­ra­geons donc à venir décou­vrir cette expo­si­tion excep­tion­nelle qui ne visi­te­ra que quelques villes en France avant de s’installer dans d’autres pays (Allemagne, Italie, Espagne…) et, par la même occa­sion, à sou­te­nir les asso­cia­tions de soli­da­ri­té humaine.