Chartres :
Un ‘’coup de genou’’ contre l’autoroute A154

Ticket VINCU

À quelques jours ou semaines de l’annonce par le gou­ver­ne­ment des pro­jets auto­rou­tiers qu’il dit vou­loir aban­don­ner, les opposant·e·s au pro­jet d’autoroute à péage A154-A120 se sont à nou­veau  fait entendre. La pré­cé­dente ini­tia­tive ne remonte pas plus loin que le 21 juin à Dreux. Cette fois, le ras­sem­ble­ment de 200 per­sonnes avait lieu à Chartres, place des Épars, ce same­di 7 octobre. La Préfecture n’avait auto­ri­sé qu’un ras­sem­ble­ment sta­tique qui fut cepen­dant ani­mé par un défi­lé dans cet espace.

Action dans l’u­ni­té / Unité dans l’action

De nom­breuses pan­cartes avaient été pré­pa­rées par les participant·e·s dénon­çant les consé­quences  d’une mise en œuvre de ce pro­jet qui remonte aux der­nières décen­nies du XXème siècle. Le tract joint en rap­pelle les consé­quences les plus néfastes.

Au cours de l’après-midi, introduit·e·s par Caroline Duvelle du col­lec­tif Non A154/A120, plu­sieurs ora­teurs et ora­trices se sont succédé·e·s, porte-paroles d’organisations ou simples citoyen·ne·s. C’est dans l’action concrète que se fait l’unité des dif­fé­rentes com­po­santes oppo­sées à ce pro­jet. Les oppo­sants his­to­riques de la FEEL sont au coude à coude avec le jeune collectif.

Organisations et citoyen·ne·s ont pris la parole

On a ain­si pu entendre trois conseillers régio­naux : Jean-François Bridet (vice-pré­sident et membre de Chartres éco­lo­gie), Lionel Geollot (PCF) et Estelle Cochard (EÉLV) mais aus­si François Borde (vice-pré­sident de la FEEL), Serge Corda (Vivavre),  Bernard Cordier (SykADAP), Grégoire Bailleux (Saint-Prest-Environnement), Benoît Coignard (Soulèvements de la Terre-Dreux) ou Gilles Menou (Confédération pay­sanne). Chacun·e met­tant en valeur un argu­ment spé­ci­fique. Plusieurs paysan·ne·s ont aus­si fait part de leur situa­tion comme Maximilien dont le par­cel­laire serait décou­pé en deux par l’autoroute ou Virginie qui a aler­té sur la situa­tion ‘’gra­vis­sime’’ du bio en France. Et enfin, la porte-parole de Luttes locales Centre a mis l’accent sur la néces­si­té de faire conver­ger tous les  com­bats en faveur du cli­mat, trop sou­vent isolés.

 Inventivité et humour au ser­vice d’une juste cause

Mais la pro­tes­ta­tion ne s’est pas bor­née à des paroles, elle a aus­si pris la forme d’un simu­lacre de bar­rière de péage. Pour entrer sur l’autoroute fic­tive, il fal­lait, non pas acquit­ter 6 € comme il est pro­mis aux futurs usa­gers entre Dreux et Chartres, mais prendre un ticket et fla­sher le QRcode.  Celui-ci abou­tit à une lettre que le plus grand nombre doit signer ! C’est fai­sable à par­tir de l’image en haut de colonne.

Autre inno­va­tion, la pré­sence sur place de M. Jean-Pierre Genou le bien nom­mé qui a de grandes ambi­tions pour une ville de Chartres non béton­née et pour les mobi­li­tés douces dans le dépar­te­ment. Sa botte secrète pour soi­gner les maux de Gorges ? Le ‘’coup de Genou’’ ! [Écoutez l’au­dio ci-dessous]

Après deux heures sur la place mêlant gra­vi­té et humour, inquié­tude et déter­mi­na­tion, les manifestant·e·s se sont séparé·e·s en se pro­met­tant d’élargir la lutte si le pro­jet cli­ma­ti­cide était main­te­nu et de se réunir pour une fête s’il était abandonné.