Cherré (72) : Pour sauver 40 ha de terres arables
et refuser les camions
à L’Association Huisne Sarthoise Environnements (H.S.E) avait donné rendez-vous dimanche 24 mars devant la Mairie de Cherré-Au, bourg situé en limite de La Ferté-Bernard. Le projet était de montrer l’opposition d’une large partie de la population à la construction d’une plateforme logistique, près du péage de l’autoroute A11. Malgré les 800 emplois supposés. Il s’agirait du premier de trois méga-entrepôts destinés à recevoir des marchandises qui seraient déposées par des quantités de camions et récupérées par d’autres, dans un ballet incessant, orchestré dans l’intérêt d’une surconsommation qu’apparemment aucun « décideur » ne remet en question. Ni pour les marchandises parfois inutiles, ni pour le choix du tout-camion (240 par jour !), ni pour le trafic international que ce choix de société induit, encore moins en faveur des surfaces agricoles ou pour l’habitat qui manquent gravement à des conditions abordables.
La démocratie à la peine !
Les habitant·e·s de Cherré-Au sont allé·e·s en grand nombre à la première réunion d’information de la Mairie ouverte au public le 20 mars, alors que le projet était étudié par les élu·e·s depuis près de deux ans ! Lors de la consultation publique, 100 habitant·e·s sur 113 participant·e·s avaient refusé ce projet. De plus, le commissaire-enquêteur avait lui aussi dénoncé plusieurs impossibilités et l’avait donc repoussé, ce qui est rare.
Qu’à cela ne tienne, la très grande majorité des élu·e·s de la municipalité de Cherré-Au ont continué de le défendre et ont invité le représentant du premier investisseur, la société GLP (Singapour), qui projette de construire ce premier bâtiment « en blanc », c’est à dire sans connaître l’utilisateur, comme cela se fait maintenant. L’Eure-et-Loir proche connaît cette même pratique, par exemple à Illiers, avec la première plateforme XXL qui est terminée depuis plus d’un an.
Les plateformes poussent comme des champignons
Un déluge de constructions est donc prévu à Cherré et dans le département de la Sarthe (107,32 ha), mais aussi dans les départements voisins, en particulier l’Orne et l’Eure-et-Loir, qui étaient représentés à cette marche par des citoyen.ne.s venu·e·s manifester leur soutien aux habitant·e·s de Cherré.
Une belle opposition festive, en l’honneur du printemps et au déshonneur de cette société de consommation sans âme
Après une présentation de la situation par les coprésident·e·s de l’association Huisne Sarthoise Environnements, en présence de France3 Sarthe, après l’écoute de deux chants par des membres du Chœur de Chants de Lutte de Bretoncelles, la marche de plus de cent personnes accompagnées de nombreux enfants a été rythmée par des slogans et par la Batucada de Bellême. De nombreuses discussions en petits groupes, se reconnaissant ou faisant connaissance, n’ont pas cessé d’animer l’heure et demie de marche avec arrêts.
40 ha de terres arables seraient perdues, pour trois entrepôts
À l’arrivée devant le vaste terrain, les organisateurs et organisatrices ont expliqué le projet « de visu », exposé l’ampleur du désastre : 40 ha de terres arables sont concernés, la surface la plus grande prévue dans le département !
Une plantation de « témoignages » dans le terrain !
Avant de quitter le lieu, les marcheurs et marcheuses ont fiché en terre leurs fleurs en papier, leurs pancartes informatives ou humoristiques ou fermement critiques, avec l’accompagnement fidèle de la Batucada.
Comme l’écrit le porte-parole de l’association HSE, Franck Rolland, il est demandé « à ce que l’avis impartial et très argumenté donné par le commissaire enquêteur en défaveur de ce projet de plateformes logistiques, puisse être suivi et respecté par les autorités compétentes et décisionnaires que sont le Préfet et le Maire de Cherré-Au. » À suivre …