Dreux / Chartres : Les profs encore dans la rue contre le tri social au collège
Nouvelle journée d’action en ce 2 avril pour les enseignants engagés dans la lutte contre le projet de groupes de niveau lancé par Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale. Date coincée entre le week-end de Pâques et le début des vacances printemps, pas idéale pour mobiliser. De fait, ce sont surtout des enseignants des collèges, les premiers concernés dès la rentrée 2024, qui étaient présents dans les deux rassemblements tenus à Dreux en début d’après-midi et à Chartres à 17 h. 30.
Pas de ”choc des savoirs” mais des moyens
À Dreux, près d’une quarantaine de profs, notamment de deux collèges très mobilisés du secteur, Maurice-de-Vlaminck à Brezolles et Louis-Armand à Dreux, se sont assemblés au pied du beffroi, avec pancartes et derrière une banderole confectionnée avec les moyens du bord par le SNES (2d degré FSU). Mais le SE (Syndicat des Enseignants) UNSA et le SN-FO-LC (rattaché à la Fédération FO de l’Éducation et de la Culture) étaient aussi représentés. Tous et toutes rejettent le projet intitulé pompeusement par le ministère ‘’Choc des savoirs’’ et réclament beaucoup plus de moyens pour aider tous les élèves et d’abord les plus en difficulté.
De l’ambition pour tous les élèves
À Chartres, un peu plus nombreux qu’à Dreux, derrière la même banderole, les enseignant·e·s présent·e·s ont écouté les paroles de Pierre Licout (FSU) et d’Olivier Aubry (SN-FO-LC).
Le premier a souligné que malgré la communication contradictoire du gouvernement, ‘’il s’agit bien de groupes de niveau. Les textes sont parus. ‘’ et il a annoncé : ‘’On va continuer à informer les collègues et les parents d’élèves de notre opposition à cette réforme et des besoins de l’école publique en termes de moyens, d’ambitions pour nos élèves.’’
Un basculement de philosophie de l’école
Le second a ajouté : ‘’C’est plus que des problèmes de moyens, c’est un basculement de philosophie […] Ces groupes de niveau, c’est la ségrégation sociale, c’est l’enfermement des élèves dans leur propres difficultés, par rapport à la société en général.’’ Il a préconisé de continuer à mobiliser, ‘’de réunir les collègues […] là où l’on parle collectivement, on arrive à se saisir de cette question. C’est ce qui s’est passé sur Dreux.’’
Tous les syndicats engagés dans la bataille, y compris SUD-Solidaires dont les drapeaux étaient présents, comptent bien reprendre les actions après les congés.