Dreux : La solidarité avec la Palestine perdure
Malgré le froid de ce début de printemps et le début des vacances scolaires, une quarantaine d’habitants de la région drouaise ont manifesté une nouvelle fois leur solidarité à l’égard des habitants de Gaza et des Territoires occupés. Le collectif qui organise ces rendez-vous de lutte pour les droits de la population palestinienne comprend désormais huit organisations avec la création de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) du Pays Drouais.
Menace sur l’UNRWA
Ensemble! 28 a ouvert le rassemblement par des informations sur la séance du 18 avril au Conseil de Sécurité de l’ONU qui a débattu de la nouvelle demande d’adhésion de la Palestine comme membre de plein droit. Micheline Cognard a évoqué le vote favorable d’une grande majorité des 15 pays de ce Conseil, dont la France, mais annonce que ‘’le combat est loin d’être terminé’’ puisque, comme il fallait s’y attendre, les États-Unis ont opposé leur veto.
Puis il est question du sort de l’UNRWA, organisme onusien de soutien aux Palestinien·ne·s de Gaza et à tous les déplacés depuis 1949. Il est sur la sellette actuellement, au point que le nord de la bande de Gaza lui est maintenant interdite par Israël. Le pays s’appuie sur un soupçon de participation de quelques-uns de ses 13 000 membres aux crimes du Hamas du 7 octobre pour mettre en œuvre ce que les dirigeants d’Israël souhaitent depuis longtemps : mettre fin à cet organisme et à la notion de ‘’droit au retour’’ qui a accompagné sa création au service des Palestinien·ne·s après la Nakba1.
Épuration ethnique
Serge Vidal pour le Parti Communiste français évoque le risque d’embrasement dans la région. Il fait un rapide et affligeant bilan de la situation sanitaire à Gaza. Il parle du 17 avril, Journée internationale de solidarité avec les prisonnier·e·s politiques palestinien·ne·s. Il cite des chiffres impressionnants d’emprisonné·e·s, dans des conditions dégradantes, souvent sans accusation, des malades laissé·e·s sans soin, des jeunes mineurs incarcérés. Il dénonce une politique d’épuration ethnique, les 9400 prisonniers, deux fois plus qu’avant le 7 octobre 2023. Le PCF demande une solution négociée et la libération de Marwan Barghouti, emprisonné depuis 22 ans ainsi que de tous les prisonnier·e·s.
L’AFPS s’exprime
Pour l’AFPS, Miguel Vasone se félicite de la création de l’association, explique ce qu’est la détention administrative, arbitraire, qu’il compare aux lettres de cachet sous Louis XIV. Il décrit des conditions terribles : visites interdites, absence de soins, tortures, morts en détention… Puis Christian Canac, nouveau président de l’AFPS-Dreux, décrit le climat en Europe où les valeurs fondamentales du droit sont abandonnées au nom de la lutte contre le terrorisme et il demande l’arrêt de la guerre, la protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie.
En France, des interdictions de manifester ou de tenir des conférences
Agnès Cueille pour La France Insoumise évoque les interdictions de manifestations dès le début du mois d’octobre 2023, des appels à soutenir le peuple palestinien suivis maintenant par d’autres interdictions de manifestations et par des jugements injustes comme celui du syndicaliste du Nord, Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis pour la publication d’un tract favorable à la Palestine, qualifié ‘’d’apologie du terrorisme’’ en octobre 2023 ; des convocations de personnalités politiques de gauche comme celle de la candidate LFI Rima Hassan, ou du militant trotskyste Anasse Kazib, cette semaine.
‘’Comment se peut-il que des organisations puissent être criminalisées à ce point ?’’ Elle affirme : ‘’Notre combat est celui de la solidarité.’’ ‘’Ce qui se joue en Palestine concerne le monde entier’’.
Rendez-vous le 1er Mai
Pour la section locale de la CGT, José Delgado appelle à la prochaine manifestation, celle du 1er mai où il sera question des droits des travailleurs du monde entier.
Après les prises de parole des partis et syndicats, une lettre commune des organisations politiques, syndicales et associatives est lue ‘’en avant-première’’ ; elle est adressée aux élus du département : les 4 députés, 2 sénateurs et une sénatrice. Nous en reparlerons !
Une cause juste
Lors du micro ouvert, Sidi, évoque lui aussi les pressions politiques en France contre des syndicalistes et des politiques. Il explique que lorsqu’une population est colonisée, elle vote pour les plus durs. Il énonce lui aussi les chiffres terribles de l’actuelle guerre à Gaza. Les Palestiniens donnent une leçon de résilience, pense-t-il et il dénonce la venue de deux officiers de l’armée israélienne reçus en France (il y a 3 semaines) pour une conférence, avec l’accord de l’État2. Enfin il cite Gisèle Halimi évoquant les ‘’causes justes’’ qui ’’seront reconnues comme telles par l’Histoire’’.
La courte marche vers la Sous-préfecture se fait aux cris de « Enfants / Mères de Gaza, enfants/ Mères de Palestine, C’est l’humanité qu’on assassine », « Nous sommes tous des Palestiniens », « Free, free, free Palestine ».
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- Fuite ou exil forcé de plusieurs centaines de milliers d’habitants de la Palestine pendant la guerre de 1948–1949 opposant Israël et les pays arabes voisins [regarder la fin de la première vidéo de Ziad Majed à Chartres].
- Un scandale qu’ Ensemble! 28 a aussi dénoncé par une lettre à la Maire de Paris et à celle de Levallois.