Lycéens chartrains solidaires de la Palestine

30 mai 2024, devant l’entrée du Lycée Jehan-de-Beauce. 7 h. 30. Un petit groupe de six puis d’une quin­zaine de lycéens pan­cartes à la main attend. Alvina, Alexis sont res­pon­sables avec leurs cama­rades du ras­sem­ble­ment en sou­tien au peuple pales­ti­nien pré­vu de 7 h 30 à 10 h 30. Ce sont des élèves de T5 du lycée Jehan-de-Beauce. Déterminés, petits maquillages aux cou­leurs de la Palestine sur le visage, ils ont tout orga­ni­sé en deux jours avec l’aide et les conseils de quelques pro­fes­seurs et pré­cisent les consignes : aucun blo­cage, les élèves pour­ront se joindre libre­ment à eux ou ren­trer en cours. La police est là pour nous pro­té­ger. Dès 8 h., d’autres lycéens de Marceau et Fulbert sont attendus.

Un ras­sem­ble­ment orga­ni­sé en deux jours

Non loin, trois jeunes filles dis­cutent et observent. Elles sont au cou­rant du ras­sem­ble­ment pré­vu mais n’y par­ti­ci­pe­ront pas. « Nous avons des parents qui stric­te­ment nous l’interdisent » dit l’une d’elles !

Tandis que la foule des élèves rentre dans le lycée au fur et à mesure de l’arrivée des cars, les jeunes mani­fes­tants se sont rap­pro­chés du por­tail d’entrée et crient for­te­ment à chaque arri­vée d’un véhi­cule en bran­dis­sant une forêt de pan­cartes, lan­çant les pre­miers slo­gans, « Stop géno­cide ! Palestine vivra ! »1

Le pro­vi­seur et quelques pro­fes­seurs observent attentivement.

Largement plus de cent mani­fes­tantes et manifestants

Le groupe s’est bien ren­for­cé et au plus fort dépasse la cen­taine de lycéens qui se tiennent prin­ci­pa­le­ment à droite du por­tail, sur le trot­toir, et font face à un autre groupe sur le trot­toir oppo­sé. ils se répondent et riva­lisent avec fougue, les poli­ciers calment et repoussent de temps à autres pour sécu­ri­ser aux pas­sages inces­sant des voitures.

Une action pour les droits humains

Paolo, est révol­té par les agres­sions ter­ribles de l’armée israé­lienne, par la fer­me­ture des fron­tières. « Nous vou­lons être en dehors de tout mou­ve­ment poli­tique, c’est un ras­sem­ble­ment et une action huma­ni­taire pour les droits de l’homme, les droits humains. » En ter­mi­nale géné­rale, éga­le­ment en pré­pa de Science Po, il est aus­si impli­qué dans son éta­blis­se­ment sco­laire : vice-pré­sident au conseil de la vie lycéenne (CVL), il repré­sente ses cama­rades. Il se dit ému de par­ve­nir à ce ras­sem­ble­ment car dit-il pas grand chose ne se passe dans le lycée. Il a tou­te­fois pu par­ti­ci­per et s’engager lors des mani­fes­ta­tions retraites l’an pas­sé. « Les gens se sont joints libre­ment, plus on est sen­si­bi­li­sé plus on peu avan­cer ! » Nisar s’exprime aus­si : « On pense à tous les conflits par le monde. Nous sommes l’avenir et si nous ne par­lons pas, c’est dramatique. »

Les jeunes ont arrê­té d’eux même le ras­sem­ble­ment par la voix déter­mi­née d’Alvina. Ce mou­ve­ment devrait se pour­suivre, espèrent-ils.

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1. Les autres slo­gans enten­dus : Israël casse toi, Palestine n’est pas à toi — Pour nos frères, on ne va pas se taireGaza, Gaza, nous sommes avec toiPas de jus­tice, pas de paixNous sommes la voix de l’occident.