Chartres : Une marche dynamique contre les violences de genre

Place des Halles, la prise de parole ini­tiale de En luttes pour Nous Toutes, l’association orga­ni­sa­trice de la marche contre les vio­lences de genre à Chartres le 23 novembre, a d’abord  mis l’accent sur l’invisibilisation des vio­lences sexuelles en milieu rural. Puis, elle a rap­pe­lé le sens de la jour­née : ‘’ Aujourd’hui, nous nous mobi­li­sons en soli­da­ri­té avec et pour les femmes du monde entier où les femmes et les enfants sont les pre­mières vic­times des conflits armés. Mais nous sommes aus­si soli­daires des vic­times des vio­lences ordi­naires et uni­ver­selles […qui sont] soit invi­si­bi­li­sées, soit consi­dé­rées comme une fatalité.’’

Le pro­cès de Mazan, un jalon

Après avoir fait réfé­rence au pro­cès his­to­rique de Mazan qui montre que les accu­sés sont des ‘’Monsieur-Tout-le-monde’’, la décla­ra­tion pré­cise : ‘’En France, une femme est vic­time de viol ou ten­ta­tive de viol toutes les 2’ 30’’ et un enfant toutes les 3’.’’  Le sys­tème de domi­na­tion ‘’touche par­ti­cu­liè­re­ment les per­sonnes vul­né­rables parce que raci­sées, pré­caires, les­biennes, gays, bi, trans, queer, inter­sexes, exi­lées, sans papiers, en situa­tion irré­gu­lière, han­di­ca­pées, affec­tées par des mala­dies ou troubles psy­chiques, tra­vailleuses du sexe, ou encore mères iso­lées.’’ La décla­ra­tion pour­suit : ‘’Aujourd’hui, nous récla­mons encore et encore des poli­tiques publiques dignes de ce nom avec un bud­get consé­quent et pérenne’’ et se conclut par ce cre­do : ‘’Parce que notre corps ne sera plus jamais leur choix, aujourd’hui et demain, nous conti­nue­rons de faire front ensemble contre toutes les formes de domi­na­tion et de violence.’’

Des slo­gans et des expres­sions artistiques

La marche a ensuite relié, émaillée de nom­breux slo­gans1, plu­sieurs places de l’hyper-centre avec des arrêts consa­crés à des expres­sions artis­tiques. Sur les place Marceau et des Épars, c’est la cho­rale inter­syn­di­cale qui a inter­pré­té plu­sieurs chan­sons ou chants (La Chanson des sar­di­nières [Les Penn Sardin], L’Hymne des Femmes,  À la gloire des femmes en deuil [Chanson de Mathilde], Je suis fille de). [1ère et 3ème vidéos]

Sur la place Billard, la cho­rale Voix d’ailleurs de Saint-Georges-sur-Eure, diri­gée par Julia Orcet, a chan­té Canción sin mie­do (Chanson sans peur) venue du Mexique et qui dénonce les vio­lences faites aux femmes et les fémi­ni­cides. [2ème vidéo]

Ensuite, sur la place Châtelet, une flash-mob a per­mis d’interpréter, sous forme d’un haka, un hymne venu du Chili, créé en 2018 lors des grandes mani­fes­ta­tions féministes.

La marche de plus de 200 participant·e·s s’est ter­mi­née par la lec­ture d’extraits de Ce que j’attends des femmes de Gisèle Halimi : ‘’ J’attends qu’elles fassent la révo­lu­tion. On ne nait pas fémi­niste, on le devient !’’

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  1. Agresseurs, vio­leurs, c’est à vous d’avoir peur ! — Liberté, éga­li­té, soro­ri­té ! – Il nous exploite, il nous divise, à bas, à bas le patriar­cat ! – Qu’est-ce qu’on veut ? Stopper les agres­seurs, Quand ça ? Maintenant ! Pour qui ? Pour toutes – Nous sommes fortes, nous sommes fières, Et fémi­nistes et radi­cales et en colère ! – Elle le quitte, il a tue, Le machisme tue ! – Qu’est-ce qu’on réclame ? La jus­tice, Assez, Assez d’impunité ! – Battues, vio­lées, ven­dues et exploi­tées, Droit d’asile pour les femmes menacées !