Terres communes / ZAD / ND-des-Landes / 29–30 septembre

Quand :
29 septembre 2018 @ 10 h 00 min – 30 septembre 2018 @ 18 h 00 min Europe/Paris Fuseau horaire
2018-09-29T10:00:00+02:00
2018-09-30T18:00:00+02:00
Où :
ND-DES-LANDES
ZAD

Défendons le bocage & ses mondes !

L’Appel

 

Terres communes Marque-page_HDans un monde qui s’emmure, l’existence de la zad a ouvert des ima­gi­naires aus­si écla­tants que tan­gibles. Depuis l’opération César en 2012, elle a ser­vi de point de réfé­rence et d’espoir à une foule de per­sonnes qui jugeaient indis­pen­sable de construire ici et main­te­nant d’autres pos­sibles. Après l’abandon de l’aéroport face à un mou­ve­ment aus­si offen­sif que mas­sif, le gou­ver­ne­ment a tout mis en œuvre pour se ven­ger et mettre un point final à des années d’expérimentations col­lec­tives inso­lentes. Une série d’attaques mili­taires, admi­nis­tra­tives, poli­tiques et judi­ciaires ont ampu­té une par­tie de la zad et fra­gi­li­sé son assise, et ce mal­gré les formes de résis­tance qui se sont trou­vées sur ces dif­fé­rents ter­rains. La signa­ture, en juin, d’un lot de conven­tions sur les terres occu­pées a néan­moins mar­qué une forme de ces­sez-le-feu et le main­tien d’un ensemble de lieux de vie et de projets.

Pourtant, le sta­tu quo actuel est pré­caire : la zad est tou­jours en lutte pour son ave­nir. Début octobre, un nou­veau comi­té de pilo­tage va déci­der de la suite à don­ner aux conven­tions d’occupation. Il va for­mu­ler des orien­ta­tions pour les années qui suivent face à ce qui s’est construit de sin­gu­lier ici : le rap­port aux com­muns, au soin du bocage, aux habi­tats, aux formes de pro­duc­tion agri­cole et d’activités non-agri­coles. C’est à ce moment que va être sta­tuée la conso­li­da­tion de l’emprise fon­cière des dif­fé­rents pro­jets nés du mou­ve­ment ou sa remise en ques­tion. Ce qui se déci­de­ra dans des bureaux dépen­dra comme tou­jours de la pré­sence d’un mou­ve­ment vibrant et actif à l’extérieur. C’est ce mou­ve­ment qui fera la réa­li­té de ce qui conti­nue­ra à se vivre sur le ter­rain face aux cadres Terres communes Marque-page_1ins­ti­tu­tion­nels. Des dizaines de mil­liers de per­sonnes se sont ras­sem­blées régu­liè­re­ment pen­dant des années sur la base d’un enjeu aus­si clair que binaire : il y aurait ou pas un aéro­port à Notre-Dame-des-Landes, la zad serait expul­sée et le bocage détruit ou pas. Dorénavant, la menace per­siste mais n’avance plus sous la forme d’un bloc de béton uni­forme prêt à s’écraser bru­ta­le­ment sur nous. Le sens de la lutte se recom­pose et pour­rait paraître offrir moins de prises directes. Cependant, tout autant que par le pas­sé, le sort de ce pré­cieux pan de bocage requiert la conver­gence de forces mul­tiples. Aujourd’hui comme hier, ce qui va res­ter, se ren­for­cer ou dis­pa­raître touche à des ques­tions qui nous dépassent et qui infusent dans d’autres com­bats ailleurs dans le monde :

LUTTE PAYSANNE ET ACCÈS COLLECTIF À LA TERRE 

Dans les semaines qui pré­cèdent le comi­té de pilo­tage, il nous fau­dra mener cam­pagne pour assu­rer la sta­bi­li­sa­tion des conven­tions sous des formes moins pré­caires et faire en sorte qu’aucun des pro­jets ne soit lais­sé de côté. Nous aurons à défendre à ce titre l’existence d’une pay­san­ne­rie soli­daire, pro­tec­trice du bocage et vivrière face aux cri­tères et normes d’une agri­cul­ture gan­gre­née par le pro­duc­ti­visme. Le main­tien des acti­vi­tés agri­coles mises en œuvre par celles et ceux qui ont pro­té­gé le bocage est tou­jours mena­cé à divers titres. Certaines par­celles — à Saint-Jean-du-Tertre ou à la Noë Verte par exemple — sont en effet aujourd’hui reven­di­quées par les agri­cul­teurs ayant accep­té de les céder pour le pro­jet d’aéroport et de tou­cher des com­pen­sa­tions finan­cières tout en retrou­vant des terres à l’extérieur. De manière géné­rale, nous devons conti­nuer à nous mobi­li­ser pour que les terres pré­ser­vées aillent à de nou­velles ins­tal­la­tions et non à l’agrandissement d’exploitations existantes.

POUR UNE PRATIQUE DES COMMUNS 

- Parmi ce que l’histoire de la zad a offert de plus pré­cieux, il y a le déve­lop­pe­ment d’une pra­tique des com­muns et la pos­si­bi­li­té de prise en charge col­lec­tive d’un ter­ri­toire par ses usa­gers réels sans subir de plans d’aménagement para­chu­tés. C’est en ce sens que nous devrons sau­ve­gar­der cet automne l’usage actuel et par­ta­gé de la forêt de Rohanne et d’autres espaces boi­sés, leur enri­chis­se­ment tout comme les acti­vi­tés liées au bois d’œuvre pour les pro­jet de la zad. Face au modèle entre­pre­neu­rial indi­vi­dua­liste et libé­ral impo­sé par le pou­voir, nous main­tien­drons plus lar­ge­ment la construc­tion d’entités col­lec­tives reliées aux assem­blées de ter­ri­toire : struc­tures coopé­ra­tives sur l’usage ou fonds faci­li­tant l’accès com­mun à la terre…

Terres communes Flyer_1Terres communes Flyer_2COMBAT POUR LES HABITATS 

- Alors que, de région en région, de nou­velles manières d’habiter se cherchent, les vagues d’expulsion du prin­temps ont écra­sé une par­tie de la richesse unique du ter­ri­toire de la zad en terme d’architecture auto­nome et expé­ri­men­tale. Certains des habi­tats légers pré­ser­vés pour­raient être de nou­veau mena­cés dans les mois à venir. Alors que le Plan Local d’Urbanisme lié à la zad est en cours d’élaboration, un autre des com­bats de la ren­trée sera lié au main­tien de la pos­si­bi­li­té de bâtis inven­tifs et auto-construits.

SOIN DU BOCAGE

- Des années de vie dédiées aus­si for­te­ment à la défense d’une por­tion de terre humide ont déca­lé les regards et sus­ci­té une atten­tion nou­velle au soin du monde et à ce qui relie quo­ti­dien­ne­ment les formes d’existences humaines et non-humaines. Elle a fait naître des manières de vivre et de culti­ver qui ont la par­ti­cu­la­ri­té rare de ne pas dégra­der per­pé­tuel­le­ment leur envi­ron­ne­ment. Cet automne, un diag­nos­tic agro-envi­ron­ne­men­tal va sta­tuer sur les cadres de pro­duc­tion pré­co­ni­sés offi­ciel­le­ment sur ce ter­ri­toire. Il nous faut veiller à ce que la sen­si­bi­li­té natu­ra­liste résis­tante qui s’est épa­nouie ici ne se voit pas balayée par un retour à des formes d’agriculture clas­siques, incom­pa­tibles avec la pré­ser­va­tion réelle de ce maillage boca­ger res­ser­ré, de ses haies, de ses tri­tons et de sa diversité.

TERRES DE RÉSISTANCES 

- Ces terres ont été sau­vées en deve­nant car­re­four des luttes, elles doivent aus­si conti­nuer à en être un des gre­niers. C’est l’objectif dans lequel se déve­loppent entre autres le réseau de ravi­taille­ment, les can­tines pré­sentes auprès des gré­vistes ou migrant.e.s dans le pays nan­tais, et des infra­struc­tures d’accueil et de for­ma­tion. C’est dans cet esprit que nous vou­lons aus­si conti­nuer à aller à la ren­contre d’habitant.e.s de quar­tier popu­laires ou d’autres ter­ri­toires en lutte contre des pro­jets destructeurs .

C’EST SUR CES DIFFÉRENTS FRONTS QUE NOUS VOUS APPELONS À CONVERGER NOMBREUX-SES SUR LA ZAD LES SAMEDI 29 ET DIMANCHE 30 SEPTEMBRE.

Terres communes Affiche_1

 

Plusieurs orga­ni­sa­tions, dont Ensemble!, ont lan­cé un appel au suc­cès de ce week-end :

 

La ZAD vit et vivra pour­sui­vons notre sou­tien les 29 et 30 sep­tembre à NDDL

 

Nous, orga­ni­sa­tions signa­taires, avons tout au long de cette lutte sou­te­nu le refus de la béto­ni­sa­tion et du réchauf­fe­ment cli­ma­tique, la défense des terres nour­ri­cières et la bio-diver­si­té, les expé­ri­men­ta­tions d’une éco­no­mie non-mar­chande, soli­daire dans le par­tage des com­pé­tences et des fruits du tra­vail collectif.

Immédiatement après l’annonce de l’abandon, la volon­té revan­charde de l’État s’est mani­fes­tée par une agres­sion mili­taire mas­sive inouïe, en par­ti­cu­lier sur les habi­tats, les jar­dins, pour obte­nir, non pas comme invo­qué le « retour à l’État de droit » mais la dis­pa­ri­tion pure et simple de tout ce que la ZAD a repré­sen­té d’espoir. Face aux menaces, il faut impé­ra­ti­ve­ment empê­cher de nou­velles expulsions/destructions. Le dépôt avant l’été de pro­jets soi­gneu­se­ment imbri­qués et la signa­ture d’un pre­mier lot de conven­tions pré­caires a limi­té les dégâts et per­mis pro­vi­soi­re­ment le main­tien de lieux de vie et d’activités.

Un Comité de pilo­tage début octobre se pro­non­ce­ra sur des renou­vel­le­ments de conven­tions et pren­dra posi­tion sur des pro­jets non encore exa­mi­nés. C’est plus que jamais le moment de réaf­fir­mer que les terres libé­rées par l’abandon, qui excitent tant de convoi­tises obsé­dées par un pro­duc­ti­visme des­truc­teur, doivent conti­nuer à être prises en charge par des enti­tés col­lec­tives diverses.

Nous sou­te­nons la volon­té du mou­ve­ment de défendre « le bocage et ses mondes », une culture pay­sanne en prise avec l’expérience des natu­ra­listes en lutte, l’usage par­ta­gé des espaces boi­sés, la pos­si­bi­li­té d’habitats auto-construits de très faible emprise éco­lo­gique et plus géné­ra­le­ment de mode de vie plus soli­daires et moins destructeurs.

Face au gou­ver­ne­ment et au nou­veau Copil, nous appe­lons nos adhérent·e· et sympathisant·e·s à par­ti­ci­per mas­si­ve­ment au ras­sem­ble­ment « Terres Communes » des 29 et 30 sep­tembre sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

Et pour faire suite aux mobi­li­sa­tions de la jour­née du 8 sep­tembre « Dans nos rues pour le cli­mat », nous appe­lons les citoyennes et les citoyens à faire des 29 et 30 sep­tembre une nou­velle jour­née de mobi­li­sa­tion pour le cli­mat, pour la pré­ser­va­tion des terres agri­coles et pour la péren­ni­té des dif­fé­rents pro­jets sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

 

 

 

Organisations signa­taires :
Attac ; CANVA ; Droit au Logement ; Ensemble! ; Halem ; MIRAMAP ; NPA ; Union Syndicale Solidaires