Olga / CinéParadis / Chartres / 23 mai / 20 h.
13 place de la Porte-Saint-Michel
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Extraits d’une interview d’Élie Grappe
publiée sur le site French Mania qu’on peut retrouver dans son intégralité ici.
Pourquoi l’Ukraine ?
Elie Grappe : L’autre question qui me préoccupait beaucoup était celle de la passion. Fin 2015, après un court métrage sur la danse classique, j’ai coréalisé un documentaire autour d’un orchestre, dans l’univers des conservatoires que je connais bien. J’y ai filmé une violoniste ukrainienne arrivée en Suisse juste avant Euromaïdan. Le trouble avec lequel elle m’a raconté la révolution, et la façon dont les images l’avaient atteinte, m’a profondément touché. J’y ai trouvé la jonction entre les différents motifs qui m’intéressaient pour mon premier long métrage : filmer la passion d’une adolescente, le corps en action, et mettre face à face son enjeu individuel et des enjeux collectifs.
Que connaissiez-vous de la révolution ukrainienne et de la gymnastique de haut niveau au départ ?
Elie Grappe : Je suis parti de zéro. Un peu comme dans une démarche de documentariste. D’ailleurs, je me suis documenté ! Pour l’Ukraine, je me suis beaucoup posé la question de l’appropriation culturelle quand même. Raison pour laquelle, dès le début, j’ai inclus dans ma démarche des Ukrainiens. Des consultants, en quelque sorte, qu’ils soient sociologue ou cinéaste. Leur apport a été capital. Quant à la gymnastique, j’avoue que c’était très mystérieux pour moi. D’ailleurs, cela ne m’attirait pas forcément au départ, mais ce sport de haut niveau me permettait d’incarner l’effort que de très jeunes filles peuvent exiger d’elles-mêmes au nom de leur passion.
À propos de jeunes filles, vous filmez leurs « corps en action » lors de très belles séquences d’entrainement, tout en veillant à ne jamais les érotiser. Un point de vue rare au cinéma, surtout venant d’un réalisateur…
Elie Grappe : Oui, c’était hyper important pour moi d’échapper à tout ça dès le départ. Vous savez, j’ai lu « Le Regard féminin, une révolution à l’écran » d’Iris Brey, et cela m’a beaucoup éclairé. Dans ce livre, elle met des mots sur des interrogations qui étaient déjà présentes en moi. De fait, pour mon film, je voulais être avec le point de vue d’Olga, pas dans un regard projeté sur elle. Le corps étant hyper présent, il fallait trouver la bonne distance. Je le dis en toute humilité, mais je souhaitais être dans une démarche pro-féministe. C’est pour cela que j’ai souhaité m’entourer de femmes tout au long de la fabrication du film.