E&L : Fonction publique — Cheminots
Les agents publics sur le qui-vive

Châteaudun Maternité Manifestation 16-12-2017

Châteaudun : Menace de fer­me­ture sur la car­dio­lo­gie et la maternité

Jeudi 22 mars les salarié.e.s des 3 fonc­tions publiques étaient appelé.e.s à mani­fes­ter. Qu’ils tra­vaillent dans les ser­vices hos­pi­ta­liers, les EHPAD, l’enseignement, les ser­vices ter­ri­to­riaux, ces per­son­nels accu­mulent les rai­sons de mécon­ten­te­ment depuis des années. Si la grève n’a été sui­vie que modé­ré­ment il faut noter qu’il y avait foule à la mani­fes­ta­tion char­traine, entre 1200 et 1500 per­sonnes.[voir le dia­po­ra­ma et la vidéo] Maintenant que le pré­sident Macron a déci­dé de mener ses réformes au pas de charge, les craintes ont ten­dance à croître et pour­raient bien se tra­duire par une mon­tée des actions com­munes. C’est en tout cas ce que l’on constate depuis quelques mois en Eure-et-Loir comme par­tout en France.  Citons-en quelques signes.

 

Hôpitaux et EHPAD en danger

 

Services publicsLa per­sis­tance des actions reven­di­ca­tives dans les hôpi­taux à Dreux, à Chartres ain­si que la défense de l’Hôpital et de la Maternité de Châteaudun par tous les per­son­nels aux­quels se sont asso­ciés les élus de tout le sec­teur concer­né et la popu­la­tion ; les actions remar­quées des per­son­nels des EHPAD et leurs témoi­gnages qui ont révé­lé des mal­trai­tances ins­ti­tu­tion­nelles dues au manque de moyens qui nuisent aux rési­dents autant qu’aux condi­tions de tra­vail et à la san­té des personnels.

 

Enseignement et col­lec­ti­vi­tés : les res­tric­tions s’accumulent

 

ER 2018-03-02 p4 Dreux Nogent-le-Rotrou Professeurs Maths Physique Contractuels Rectorat Orléans-Tours

Annonce parue le 2 mars 2018 dans l’Écho

Déjà, le 10 octobre 2017, dans le cadre d’une mani­fes­ta­tion à Chartres qui avait réuni 800 sala­riés du public, des per­son­nels des éta­blis­se­ments sco­laires de tous niveaux avaient mis en avant leurs nom­breuses reven­di­ca­tions. Il faut remar­quer aus­si la mobi­li­sa­tion d’une excep­tion­nelle durée des parents d’élèves et sou­vent des élus, notam­ment ruraux, pour le main­tien de classes pri­maires mena­cées de fer­me­ture à la ren­trée 2018, dans le dépar­te­ment. Les dif­fi­cul­tés à recru­ter dans l’enseignement secon­daire s’accroissent et la solu­tion choi­sie, par éco­no­mie, est celle des emplois pré­caires : du mois d’octobre au mois de mars, l’Académie d’Orléans-Tours a fait paraître dans la presse un appel récur­rent à recru­te­ment de contrac­tuels, sur des temps par­tiels ou des postes com­plets actuel­le­ment vacants dans la région Centre, en citant Dreux et Nogent-le-Rotrou. Le métier n’attire plus, les rému­né­ra­tions, la consi­dé­ra­tion, les condi­tions de tra­vail sont en cause. S’ajoutent des inter­ro­ga­tions sur la réforme du Baccalauréat et sur la sélec­tion qui ne dit pas son nom dans l’enseignement supé­rieur. De son côté, l’enseignement pro­fes­sion­nel voit arri­ver la prio­ri­té à l’apprentissage avec inquié­tude, qui abo­li­ra pro­gres­si­ve­ment la notion de diplôme et de culture générale.

Droits sociauxLes col­lec­ti­vi­tés et la fonc­tion publique ter­ri­to­riale sont aus­si ponc­tion­nées, ser­vices et asso­cia­tions ont per­du des emplois aidés en sep­tembre der­nier. Les per­son­nels du Conseil dépar­te­men­tal s’élèvent contre les fer­me­tures de postes : entre 2012 et 2015, 54 postes ont été sup­pri­més, en 2016 25 n’ont pas été rem­pla­cés. Les condi­tions de tra­vail se sont aggra­vées par l’al­lon­ge­ment des jour­nées et la sup­pres­sion d’heures de RTT. Le pro­jet de sup­pres­sion de 120 000 postes dans la Fonction publique jus­ti­fie le rap­pro­che­ment des dif­fé­rents sec­teurs. Le plan Action publique 2022 doit, selon le pre­mier Ministre, contri­buer à géné­rer les mil­liards d’eu­ros d’é­co­no­mies pro­mis par Emmanuel Macron d’i­ci la fin de son quin­quen­nat pour satis­faire aux direc­tives bud­gé­taires euro­péennes accep­tées sans hési­ta­tion par nos dirigeants.

 

Cheminots et SNCF dans le collimateur

 

Voves Gare Horloge

Une ligne recom­man­dée à la fer­me­ture par le rap­port Spinetta

Le 22 mars était aus­si une pre­mière grande mobi­li­sa­tion des che­mi­nots qui, dans l’unité syn­di­cale, ont mani­fes­té à Paris. Le pro­jet gou­ver­ne­men­tal qui remet en cause le sta­tut des che­mi­nots et ouvre le trans­port des voya­geurs à la concur­rence ne manque pas d’inquiéter tous les sec­teurs publics. Les sala­riés de l’état ou des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales sont de plus en plus nom­breux à com­prendre qu’une même logique met à mal l’idée même de ser­vice public. La logique d’accumulation des pro­fits prend le pas sur la logique d’égalité d’accès sur l’ensemble du ter­ri­toire, d’égalité de tarif, et la qua­li­té du ser­vice et la sécu­ri­té sont remises en cause. Et l’argument du sta­tut est un leurre dont l’intérêt est la divi­sion des sala­riés, per­met­tant de lais­ser dans l’ombre la véri­table his­toire des dettes de la SNCF.

 

Des retrai­tés remontés

 

Quant aux retrai­tés, réunis à l’appel de leurs 9 fédé­ra­tions, ils ont mani­fes­té très nom­breux le 15 mars : un mil­lier à Chartres. Ils ne pro­viennent pas tous et toutes du sec­teur public mais leur mécon­ten­te­ment rejoint aisé­ment celui des actifs : les dif­fé­rentes ponc­tions qu’ils subissent du fait de la hausse de la CSG, s’ajoutant au qua­si gel des pen­sions depuis 4 années et à un niveau moyen de Encadré 1pen­sion de seule­ment  1 376 euros bruts ne pou­vait que les ame­ner à sou­te­nir, le 22 mars, les nou­velles géné­ra­tions de sala­riés et défendre les ser­vices publics aux­quels ils sont attachés.

C’est en tout cas ce qui était sen­sible dans les dis­cus­sions qui par­cou­raient les rangs des mani­fes­tants et mani­fes­tantes jeu­di dans les rues de Chartres et qui s’affichaient sur les pan­cartes et dans les slogans.