Chartres : Non aux expulsions à ND-des-Landes
Un autre monde doit rester possible
La nouvelle de l’encerclement de la Zone à Défendre de Notre-Dame-des-Landes était attendue. Depuis dimanche des soutiens étaient déjà arrivés et d’autres attendus lundi dès 4h du matin. De leur côté, les 2500 gendarmes chargés de déloger 200 résidents étaient en place pour l’expulsion. Gros matériels, lacrymogènes, camions spécialisés, hélicoptère, tractopelles pour détruire les cabanes.
Ce lundi matin, en Eure-et-Loir comme partout, les soutiens de ce combat exemplaire de dix années (ou plutôt de 40 ans), pour sauver une zone humide et des terres agricoles du bétonnage, se sont éveillés dans l’inquiétude. Tout le monde craignait et craint encore un dérapage, des blessés. Un appel est lancé dans l’urgence pour un rassemblement devant la Préfecture de Chartres à 18 heures. Sous un ciel gris, les 25 à 30 militants qui se sont retrouvés se disent inquiets et en colère mais pas étonnés. L’Etat, pensent-ils tous, s’est entêté à demander des conventions d’occupation individuelles alors que le mouvement tenait à une convention collective, dans la ligne de leurs expérimentations d’alternatives paysannes et écologiques communautaires. Délibérément, l’Etat et les ministres en charge du dossier traitent par le mépris les occupants de la Zad qui ont pourtant sauvé l’environnement et les espèces fragiles du site que les gouvernants successifs avaient condamnés pour un projet d’aéroport énergivore et destructeur.
Verra-t-on s’installer une agriculture traditionnelle abreuvée aux produits chimiques ?
C’est inacceptable ! Ce qu’il faut, c’est du temps pour que des projets d’agroécologie soient présentés, dans un esprit innovant comme ce fut le cas dans le Larzac dans les années 80. C’est ce que demandent les associations de résidents. A Chartres, un communiqué de presse national unitaire a été distribué aux personnes présentes. Il appelle « à la résistance dans l’unité ». Dans cet esprit, deux distributions seront organisées cette semaine dans les rues de Chartres accompagnées de discussions avec les passants. Rendez-vous pour y participer : Mercredi 11 avril 2018, place Billard à Chartres, à partir de 11h 15, Samedi 14 avril 2018, place Cazalis , à partir de 11h 15.