Ça se passe à Chartres
au XXIème siècle

Si quel­qu’un a une pous­sette à don­ner…

 

C’est le quo­ti­dien du Collectif pour la régu­la­ri­sa­tion des Sans-Papiers en Eure-et-Loir :

Refugees WelcomeJ’ai ren­con­tré aujourd’­hui une jeune femme gui­néenne, arri­vée début sep­tembre en France. Par le Maroc et l’Espagne. Son mari est res­té au Maroc. Elle est arri­vée seule à Paris, enceinte. Elle a dor­mi dans la rue…  Quelques jours après, elle accou­chait. Après son accou­che­ment, elle a dor­mi une dizaine de jours dans une salle d’at­tente de l’hô­pi­tal, avec son nou­veau né. Puis on lui a deman­dé de par­tir… Une femme l’a emme­née à Chartres. Elle passe ses nuits au 115, son bébé est né le 12 sep­tembre. Elle est dehors toute la jour­née avec son bébé.

Elle va deman­der l’a­sile. Elle a des rai­sons de deman­der l’a­sile. Seulement, elle sera pla­cée en pro­cé­dure Dublin, on lui deman­de­ra de retour­ner en Espagne dans un délai de 6 mois, et on n’au­ra pas de solu­tion d’hé­ber­ge­ment pour elle. Elle va donc cer­tai­ne­ment res­ter au 115. Avec son bébé. Et l’hi­ver qui arrive. Dehors toute la journée.

C’est une par­mi d’autres, car d’autres femmes avant elle sont pas­sées, et res­tées au 115 avec des bébés.
Je l’ai lais­sée en centre-ville assise sur les marches de la Caisse d’Épargne, bou­le­vard Adelphe-Chasles, allai­tant son bébé, épui­sée et à cran. Elle m’a deman­dé si elle n’au­rait pas de pro­blème à res­ter assise ici à allai­ter son bébé… si on n’al­lait pas la chasser…

Voilà ce qu’est l’ac­cueil en France aujourd’­hui, et à Chartres. C’est mon coup de gueule du jour. Il y en aura cer­tai­ne­ment d’autres.

Céline

PS : Si au pas­sage, quel­qu’un a une pous­sette à don­ner, je pense qu’elle en fera bon usage.”

 

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