13 octobre à Blois :
On a marché pour le climat

Une belle manif pour aler­ter sur le réchauf­fe­ment cli­ma­tique cinq jours après la publi­ca­tion du nou­veau rap­port du GIEC(1) qui annonce que limi­ter l’augmentation de la tem­pé­ra­ture sur la pla­nète à 1,5 °C ne sera guère possible.

Samedi 13 octobre, les rues de Blois(2) ont réson­né de musique entraî­nante et de slo­gans propres à don­ner de l’espoir aux habi­tants et festivaliers(3) ren­con­trés : « La tran­si­tion éco­lo­gique va créer des mil­lions d’emplois »,  «C’est bon pour la qua­li­té de vie, la bio­di­ver­si­té, la lutte contre la pau­vre­té »… Les par­ti­ci­pants  étaient nom­breux dans la rue par cet après-midi d’automne chaud et enso­leillé, comme pour illus­trer le sujet au cœur de ce ras­sem­ble­ment inédit : le chan­ge­ment cli­ma­tique et les solu­tions que les citoyens réclament.

Les quelque 600 per­sonnes réunies place de la Résistance se connais­saient peu. On sen­tait un manque de pré­pa­ra­tion col­lec­tive, ce qui n’a rien d’étonnant puisque les groupes n’avaient pas l’habitude d’agir en com­mun, que beau­coup d’individuels n’avaient décou­vert cette marche que par quelques affi­chettes, les réseaux sociaux ou les listes de contacts. Cette fai­blesse camoufle, en fait,  une force qui pour­ra se déve­lop­per en s’organisant et sur­tout en échan­geant des solu­tions et en débat­tant des alter­na­tives indispensables.

Rapidement un cor­tège joyeux et dyna­mique s’organise. Beaucoup de jeunes, de femmes, des per­sonnes d’origines et d’âges très variés aus­si. Il y avait ceux et celles que les chan­ge­ments cli­ma­tiques effraient, ceux qui découvrent le pro­blème et ceux qui, depuis long­temps, ont modi­fié leur mode de vie, modé­ré leur consom­ma­tion, ceux qui dénoncent l’utilisation exces­sive d’énergies fos­siles et ceux qui veulent sur­tout man­ger sai­ne­ment. Ainsi, une pro­por­tion gran­dis­sante de la popu­la­tion s’empare du pro­blème. Les forces poli­tiques feraient bien de prendre des déci­sions effi­caces et d’écouter les pro­po­si­tions déjà mises en place par les citoyens eux-mêmes : on jette le moins pos­sible, on répare, on donne, on échange, on crée avec de l’ancien, on se trans­porte soli­dai­re­ment, etc.

Des pan­cartes soi­gneu­se­ment pré­pa­rées par les plus motivé.e.s alertent sur  des sujets graves : « 80% des res­sources fos­siles doivent res­ter sous terre ! », « Des mil­liards pour sau­ver les banques, com­bien pour sau­ver le cli­mat ? », « Les solu­tions : décrois­sance, agro­fo­res­te­rie, éco-construc­tion, jus­tice cli­ma­tique, per­ma­cul­ture, sobrié­té, boy­cott citoyen… ». Clairement, les mani­fes­tants du 13 octobre sont là « pour faire bou­ger les choses ».  Ils veulent des actions concrètes “ici et main­te­nant”.

Lors des prises de paroles, Claude Déron d’ATTAC41 et Vincent Lebreton du CAC41(4) ont appe­lé à un ren­dez-vous men­suel à Blois.

Des ras­sem­ble­ments et mani­fes­ta­tions com­pa­rables ont fleu­ri ce même jour dans 80 villes de France, à l’appel de nom­breuses orga­ni­sa­tions (voir ici la liste et l’appel) pro­lon­geant l’élan du 8 sep­tembre qui avait vu 115 000 par­ti­ci­pants dans le pays.

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  1. Groupe inter­gou­ver­ne­men­tal d’ex­perts sur le chan­ge­ment climatique.
  2. L’autre cor­tège de la région Centre-Val de Loire a réuni 700 participant.e.s à Tours selon La Nouvelle répu­blique.
  3. Le 13 octobre se situait en plein cœur des Rendez-vous de l’Histoire.
  4. ATTAC : Association pour la taxa­tion des tran­sac­tions finan­cières et pour l’ac­tion citoyenne / CAC41 : Collectif action cli­mat du Loir-et-Cher / Étaient iden­ti­fiables aus­si dans le cor­tège : ÉÉLV et Nous vou­lons des coque­li­cots asso­cia­tion ini­tia­trice d’une péti­tion pour l’interdiction des pes­ti­cides de synthèse.