Les manifestants du Perche nogentais
ne lâchent rien… sauf des ballons
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Les Gilets Jaunes de Nogent et des villages alentours sont descendus à nouveau dans les rues de la ville, jusqu’au marché et retour au point de départ : le rond-point Michel-Hoguet, Route d’Alençon. Ils étaient plus nombreux que la semaine précédente, une bonne soixantaine, ce que la presse locale n’a pas relevé. Mais les GJ s’en réjouissent : des personnes qui ont signé la pétition distribuée depuis le 5 janvier (plus de 150 signataires actuellement) ont laissé leurs coordonnées. Cette nouvelle action a convaincu une vingtaine de personnes supplémentaires qui ont revêtu le gilet jaune. Il s’agit toujours de protester contre les injustices que l’on se raconte avec confiance dans le cortège et de soutenir les revendications sociales, en matière de services publics, d’égalité et de démocratie.
Un micro, un djembé, des ballons jaunes, bleus, blancs et rouges, quelques drapeaux français, de nouveaux slogans. Derrière une nouvelle banderole affirmant « Qui sème la misère récolte la colère », le groupe mêle jeunes et retraité.e.s, salarié.e.s, chômeur.se.s, classes moyennes, le panel habituel du mouvement.
Les slogans se sont renouvelés : En plus de Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société-là on n’en veut pas ! on entend :
Ils portent des costards qui valent 6 mois d’salaire, nous de simples gilets, gilets de la colère. Macron, Macron, Macron démission !
Sur les Champs comme à Nogent, le Gilets Jaunes ne lâchent rien, sur les ronds-points on lève le poing !
Les manifestant.e.s font deux arrêts. Devant la résidence du Sous- Préfet, des ballons et un drapeau tricolore sont accrochés sur la grille, au prix d’une petite escalade. Après la traversée du marché alimentaire une prise de parole et un lâché de ballons permettent aux protestataires de faire lever les têtes des acheteurs. Pour les manifestants ces ballons symbolisent l’hommage aux Gilets Jaunes et citoyens morts ou blessés, mais ils représentent aussi les profits des PDG qui se gonflent grâce aux richesses produites par les travailleurs.
Dans les slogans et les deux prises de parole il est dénoncé la casse des services publics et du code du travail dont les forces de pouvoir sont responsables. Du haut de la terrasse de la Mairie, l’orateur, Patrick, explique les nouvelles raisons de la colère : les mesures annoncées par E. Macron jugées en grande partie trompeuses concernant la pseudo-augmentation du SMIC et l’abandon de la hausse de la CSG sur les retraites qui elles n’augmentent toujours pas. Et il présente comme une provocation les récentes règles plus dures encore pour les chômeurs. Il dénonce enfin l’hypocrisie du pouvoir responsable de milliers de blessés, affirme que le droit de manifester doit être respecté, que la répression ne fera pas peur aux Gilets Jaunes.
Amnistie pour tous les Gilets Jaunes !
Cette demande, qui fait l’objet d’une nouvelle pétition sur Internet, a été faite aussi à Nogent. Les manifestations de ce week-end, mieux encadrées par des manifestants en gilet blanc chargés de la sécurité donnent raison à cette demande ainsi que de nombreux témoignages de certains journalistes et avocats stupéfiés par les méthodes provocatrices et violentes des forces policières. Nous reviendrons très beintôt sur ces actions dont les conséquences sont invalidantes et traumatisantes avec le témoignage d’une jeune femme, Cathia, venue se reposer dans sa famille à Nogent-le-Rotrou, après avoir été blessée par un flashball à Montpellier.