Chartres : Marche pour
le climat — Acte 2

Samedi 25 mai, à Chartres, la deuxième marche pour le cli­mat de l’an­née a atti­ré moins de monde que le 16 mars où près de 600 per­sonnes s’é­taient mobi­li­sées et où un élan nou­veau de moti­va­tion se pro­fi­lait. À 15 heures, place Châtelet, à peine 300 per­sonnes ont répon­du à l’ap­pel des jeunes du groupe Citoyens pour le cli­mat, orga­ni­sa­teurs de la marche et l’am­biance sem­blait un peu moins dyna­mique. Malgré tout, de nom­breux jeunes, notam­ment des lycéens qui s’étaient déjà mobi­li­sés la veille, et des familles enga­gées et créa­tives étaient là. Il est urgent d’a­gir pour le cli­mat, c’est ce que disaient à mots inci­sifs et contras­tés toutes les belles pan­cartes agi­tées par petits et grands.

La marche frôle les mar­chands de moteurs

Après quelques paroles d’ac­cueil, le cor­tège s’est for­mé : les citoyen-ne‑s en tête, les asso­cia­tions (voir enca­dré et pho­tos) sui­vies d’un petit groupe de syn­di­ca­listes. Les membres de la FEEL, en lutte contre la pri­va­ti­sa­tion de la RN 154 et de la RN 12, étaient bien pré­sents avec leur ban­de­role. Il y avait aus­si un groupe de Solidaires et Sud Éducation visibles grâce à leurs cha­subles vio­lettes, et un petit groupe de Gilets Jaunes. La marche s’est diri­gée vers la place des Epars pas­sant avec indif­fé­rence à côté de la foire com­mer­ciale “Deux roues dans la ville” (là, habi­tuel­le­ment, la col­la­bo­ra­tion “mar­chands-Gorges” pro­pose aux cha­lands des voi­tures, pré­sen­te­ment ce sont des motos, des quads et… ouf ! des vélos non pol­luants). Le cor­tège a emprun­té ensuite le large trot­toir du bou­le­vard Chasles, pour reve­nir place Châtelet par les rues pié­tonnes très fré­quen­tées le same­di. Là, pho­to du groupe et brefs com­men­taires de l’a­ni­ma­teur, entre autres l’an­nonce que plus de mille mégots ont été ramas­sés (voir asso­cia­tion Préserv’Action dans l’encadré).

Des stands sur la Butte des Charbonniers

La nou­veau­té de cette deuxième édi­tion était la pré­sence, sur la Butte des Charbonniers, de stands des mou­ve­ments et asso­cia­tions ce qui leur per­met­tait de se faire connaître. Le nombre des asso­cia­tions impli­quées n’était pas négli­geable mais il est pos­sible de mieux faire à Chartres. Nous avions noté lors de la pre­mière marche du 16 mars que les orga­ni­sa­teurs se montrent bien trop méfiants à l’égard des asso­cia­tions et orga­ni­sa­tions enga­gées pour un chan­ge­ment de sys­tème. Est-ce que poin­ter les res­pon­sa­bi­li­tés de l’extraction des éner­gies fos­siles et celle des banques qui conti­nuent de finan­cer ce sec­teur indus­triel pol­luant est une ana­lyse « poli­tique » dont on pour­rait se pas­ser ?  Est-ce qu’il n’est pas urgent que les citoyens com­prennent et s’emparent de la ques­tion des chan­ge­ments indis­pen­sables en matière de consom­ma­tion, de pro­duc­tions agri­coles et indus­trielles, de types de mobi­li­tés ? Les actes indi­vi­duels sont néces­saires mais les plus grosses pol­lu­tions sont dues aux modes de trans­ports, de pro­duc­tion, aux objec­tifs de consom­ma­tion exces­sive et sou­vent inutile, visant l’enrichissement des mul­ti­na­tio­nales ou d’entreprises plus petites mais tout autant irres­pon­sables. Et ceci sur une pla­nète où la moi­tié de la popu­la­tion vit en-des­sous du seuil de pau­vre­té ! Il est sou­hai­table d’élargir et de favo­ri­ser la com­mu­ni­ca­tion, les conver­gences, mais en ban­nis­sant le pro­sé­ly­tisme et la récu­pé­ra­tion partisane.