Contre l’intérêt général et le climat, les députés de la majorité votent pour la ratification du CETA

Communiqué du col­lec­tif natio­nal uni­taire stop TAFTA

Mardi 23 juillet

Par 266 voix pour et 213 contre, les dépu­tés ont approu­vé, ce mar­di 23 juillet, la rati­fi­ca­tion du trai­té de libre-échange entre l’UE et le Canada (CETA). Une soixan­taine de dépu­tés de la majo­ri­té (En Marche et Modem) se sont abs­te­nus. C’est donc une majo­ri­té fra­gi­li­sée qui a rati­fié le CETA, le jour-même où Greta Thunberg et les jeunes mobi­li­sés pour le cli­mat étaient reçus à l’Assemblée natio­nale pour dire com­bien il faut agir vite et ne sur­tout plus prendre des déci­sions qui accroissent les émis­sions de gaz à effet de serre. Ils n’ont pas été enten­dus : la majo­ri­té a approu­vé un accord jugé non com­pa­tible avec l’urgence cli­ma­tique par les experts.

Jamais un arc de force aus­si large, avec plus de 70 orga­ni­sa­tions de la socié­té civile, ne s’était consti­tué pour appe­ler les par­le­men­taires à voter contre la rati­fi­ca­tion d’un accord de com­merce et d’investissement. Interpellés comme rare­ment, les dépu­tés ont reçu près de 375 000 mes­sages les appe­lant à ne pas rati­fier le CETA. Acculés par les ana­lyses et argu­ments des oppo­sants, l’exécutif et la majo­ri­té n’ont ces­sé d’énoncer des contre-véri­tés pour ten­ter de gar­der leur cap, celui qui consiste à appro­fon­dir la mon­dia­li­sa­tion éco­no­mique et finan­cière et le com­merce trans­at­lan­tique, quel qu’en soit le prix, alors qu’il fau­drait tout au contraire de toute urgence les régu­ler au nom du cli­mat, de la san­té, de l’emploi, d’une agri­cul­ture de qua­li­té, et plus géné­ra­le­ment au nom de l’intérêt général.

Le pro­jet de loi por­tant rati­fi­ca­tion du CETA va désor­mais être trans­mis au Sénat. La bataille n’est donc pas finie. Nous appe­lons à ampli­fier la mobi­li­sa­tion contre le CETA dès le mois de sep­tembre, à l’occasion des dif­fé­rentes mani­fes­ta­tions, grèves et ini­tia­tives déjà pré­vues pour le cli­mat et la jus­tice sociale, contre l’impunité des mul­ti­na­tio­nales, etc.

Comme nous nous y étions enga­gés, nous publie­rons, dès qu’elle sera dis­po­nible, la liste des dépu­tés qui ont voté en faveur du CETA. Nous invi­tons les groupes locaux, et plus lar­ge­ment toutes celles et tous ceux qui pensent qu’il ne fal­lait pas rati­fier le CETA, à conti­nuer à inter­pel­ler leurs dépu­tés et leurs séna­teurs pour que leurs votes n’aillent plus à l’encontre du cli­mat et de l’intérêt général.

 

 

  

Le posi­tion­ne­ment des dépu­tés d’Eure-&-Loir

 

Résultats du scru­tin du 23 juillet 2019 : rati­fi­ca­tion du CETA (Accord éco­no­mique et com­mer­cial glo­bal entre l’Union euro­péenne et le Canada.

Pour

Guillaume Kasbarian (La République en Marche)

Contre

Olivier Marleix (Les Républicains)

Philippe Vigier (Libertés et Territoires)

Abstention

Laure de La Raudière (UDI et Indépendants)

 

Source : Site de l’Assemblée Nationale- Analyse du scru­tin n° 2059

http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/15/(num)/2059#G5

Remarques :

  • La cam­pagne citoyenne pour le rejet du CETA, dont celle du col­lec­tif Stop-TAFTA 28, a mar­qué des points en Eure-&-Loir. En effet, un seul dépu­té a voté pour. Il s’a­git de Kasbarian (LREM) dont le masque éco­lo-social, après sa déban­dade en rase cam­pagne, sur la loi mobi­li­tés (il a reti­ré ses amen­de­ments sur la mise en conces­sion pri­vée de l’A154), est défi­ni­ti­ve­ment tombé.
  • La Raudière (UDI et Indépendants) est res­tée dans l’am­bigüi­té avec une abs­ten­tion, per­met­tant fina­le­ment à la loi de pas­ser en pre­mière lecture.
  • Aucun des quatre dépu­tés d’Eure-&-Loir ne fait par­tie du col­lec­tif « Accélérons la tran­si­tion » qui a invi­té Greta Thunberg et les jeunes mobi­li­sés sur le cli­mat ce même 23 juillet à l’Assemblée natio­nale, juste avant le vote sur le CETA…