De vrais marcheurs pour le
service public des finances
Ci-dessous la vidéo du départ de Maintenon. Pour visionner la vidéo de l’arrivée à Chartres, cliquez ICI
Dès 9 h devant la mairie de Maintenon, on savait que le pari des syndicats d’Eure-&-Loir des Finances publiques (Solidaires, CGT, FO, CFDT) était réussi, plus de cent agents se pressaient dans l’étroite cour de l’hôtel de ville. Ils venaient des quatre coins du département (Chartres, Dreux, Châteaudun, Nogent-le-Rotrou, Maintenon, Courville, Cloyes…) pour protester contre la fermeture de six trésoreries : La Loupe Châteauneuf-en-Thymerais, Bonneval en 2020, Courville, Voves, Maintenon en 2022.
Consistant à rallier à pied Maintenon à Chartres, l’action baptisée Opération Mille Bornes, symbolise l’éloignement du citoyen de l’administration si les fermetures prévues par la réforme Darmanin se mettaient en place. Pari gagné donc, car c’est plus de 2000 km cumulés qu’ont parcouru les quelque 120 agentes et agents des finances mobilisés.
Remise de pétitions à la mairie de Maintenon
Le premier acte de la journée était la remise, à la municipalité de Maintenon, d’une pétition de 830 signatures en faveur du maintien du Centre des Finances publiques local. David Boilet (Solidaires), au nom de l’intersyndicale, s’est adressé aux élus des secteurs concernés par les fermetures : « Ce que l’on souhaite c’est que vous fassiez part de votre opposition à la fermeture auprès des services de l’État, on a besoin des élus locaux pour arriver à faire infléchir le projet de restructuration. » Réponse de Thomas Laforge, adjoint au maire aux finances : « Non seulement on vous soutient mais on vous remercie de l’action que vous faites parce que pour nous élus locaux et habitants c’est une grosse perte, la trésorerie, parce que c’est de l’activité, un service local, un service pour la population. Nous menons une action en parallèle à la vôtre auprès de la Préfecture, auprès de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP). »
La vallée de l’Eure sous le soleil
Puis les marcheurs (nous n’en avons vu aucun provenant de La République en Marche !) se sont mis en route, d’abord sur les trottoirs de la ville. Une fois dans la campagne, ils se sont déployés sur une voie, précédés d’une camionnette couverte d’affiches revendicatives. Beaucoup avaient leur sac à dos avec boisson et ravitaillement à portée de main, d’autres en avaient confié le transport à la camionnette. Une ou deux voitures, permettaient à ceux qui flanchaient, mais ils furent rares, de faire une petite pause-récupération.
Le parcours, agréable en cette journée ensoleillée de fin d’été, empruntait la vallée de l’Eure à contre-sens et ralliait successivement Saint-Piat, Saint-Prest, Champhol avec un arrêt-repas à Jouy, à mi-parcours.
“Les services publics, notre patrimoine commun”
Descendant dans Chartres par la rue des Grandes-Filles-Dieu, le cortège a rejoint la place Drouaise, puis a été dévié par la police par la Butte des Charbonniers, pour atteindre le but : le parvis de la Préfecture. Il était 16 h 20. Alors, David Boilet a repris la parole. Il inscrit cette action dans le combat contre la régression des services publics, pour l’égalité d’accès pour tous les usagers, quel que soit leur lieu de vie, quelle que soit leur situation. Il insiste : c’est une action « collective, légitime, juste », « Vous combattez la résignation ». Pour lui, tout n’est pas encore écrit. Il pense encore possible de faire prendre conscience de l’impact du démantèlement de ce service public aux salarié.e.s des Finances publiques comme aux élu.e.s locaux et aux usagers.
Il condamne l’action de la DGFIP et du gouvernement qui impose ses choix destructeurs. Il dénonce le choix politique qu’il qualifie de « délibéré » d’attaquer tous les services publics qui sont « notre patrimoine commun ». Pour lui, c’est tous les services publics qu’il faut défendre, solidairement.
Le responsable syndical évoque tous les usagers qui vont pâtir des suppressions d’emplois, des fermetures de services, de l’éloignement du service et en premier lieu les personnes les plus fragiles.
« Sans dépense publique contrôlée, il n’y a pas de services publics »
Il démontre que les missions de la DGFIP sont indispensables aux autres services publics, aux collectivités territoriales. Il affirme le besoin de plus d’accueil physique, de plus d’agent.e.s d’accueil, face à une réglementation toujours plus complexe, de plus de contrôles afin de réduire la fraude, pour plus de justice fiscale et d’égalité. Il plaide pour le contrôle citoyen des deniers publics.
David Boilet annonce la grève nationale dans les Finances publiques du lundi 16 septembre. Il ajoute que lors de leur consultation, 70% des agentes et agents du département ont rejeté le projet de nouvelle cartographie des services qui se mettrait en place entre fin 2019 et 2022.
Une délégation intersyndicale de huit personnes, incluant le maire de Houx, a été reçue par la directrice de Cabinet de la Préfète, puis un barbecue devant l’entrée de la DDFIP a conclu cette intense journée de mobilisation.
Retrouvez les réactions et témoignages d’agent.e.s des Finance publiques recueillis à l’issue de la marche