La galette de M. Kasbarian

Le ras­sem­ble­ment devant la salle André Malraux de Luisant, à l’occasion des vœux du dépu­té LREM Guillaume Kasbarian, était annon­cé dans le pro­gramme des mani­fes­ta­tions syn­di­cales pour le jeu­di 9 jan­vier. Objectif : faire connaître au dépu­té de la  1ère cir­cons­crip­tion, les vœux des tra­vailleurs. Vers 18h30, des groupes approchent de la grande salle vitrée, une tren­taine de per­sonnes, jusqu’à 80 per­sonnes voire plus un peu plus tard. Plusieurs voi­tures de police cir­culent déjà dans le quar­tier. Des poli­ciers encadrent la porte d’entrée de la salle dont un por­teur d’un LBD. Puis les invi­tés (le site du dépu­té deman­dait de s’inscrire pour pro­fi­ter de la soi­rée) arrivent, ils reçoivent avec plus ou moins de grâce un tract dis­tri­bué avec poli­tesse ou par­fois insis­tance. Le groupe des mani­fes­tants,  com­pre­nant des syn­di­ca­listes, des Gilets jaunes et d’autres, jeunes et plus âgés, femmes aus­si en nombre impor­tant, com­mencent à enton­ner des chants ou des slo­gans.  Les mani­fes­tants sont de plus en plus nom­breux. Les poli­ciers en tenue ou en civil observent et filtrent.

 

Un tract pour la Préfète ?

 

La Préfète arrive, en uni­forme, mais refuse le tract qui lui est ten­du. Les pâtis­siers apportent deux énormes galettes des Rois. Les chants sont répé­tés à pleine voix. « La galette elle est à nous, on s’est bat­tus pour la gagner on se bat­tra pour la man­ger » chantent avec humour les mani­fes­tants en détour­nant leur slo­gan sur la retraite pour dénon­cer l’appétit de BlackRock et de ses alter ego. Un puis deux ampli­fi­ca­teurs per­mettent de faire entendre les chants et les slo­gans dans l’intérieur de la salle. Une joie s’empare de tous. Certains ont appor­té des sif­flets, des klaxons et beau­coup rythment leurs slo­gans en frap­pant dans leurs mains. Le slo­gan « La retraite, elle est à nous… » est repris par tous ou bien le chant des Gilets Jaunes : « On est là, on est là, même si Macron ne veut pas, nous on est là… ». Une par­tie du groupe s’est dépla­cée sur le côté droit de la salle qui leur offre, à tra­vers les vitres, une vue du hall et de l’entrée de la salle de spec­tacle. Les poli­ciers, plus nom­breux, se dis­posent sur ce côté.

« Contre la retraite à points, on lâche rien, 

Grève géné­rale jusqu’au retrait total »

« Tout est à nous, rien n’est à eux, 

tout ce qu’ils ont, ils l’ont volé… »

 

Infiltrés au dans la salle !

 

Cela fait presqu’une heure que les mani­fes­tants occupent le ter­rain, ils scandent main­te­nant, sans se las­ser, le slo­gan le plus expli­cite, « la retraite, elle est à nous ». Ils affirment ain­si que la retraite qu’ils défendent est le sys­tème soli­daire mis en place après 1945, avec la créa­tion de la Sécurité sociale, par le monde syn­di­cal et poli­tique à l’écoute des besoins de la popu­la­tion tra­vailleuse. Cette fois cer­tains mani­festent leur déter­mi­na­tion en frap­pant la paroi vitrée du plat de la main. Moment intense.

Pendant ce temps, un groupe de plus de trente per­sonnes a réus­si à s’infiltrer à l’intérieur du bâti­ment. Eux aus­si scandent les mêmes slo­gans au milieu des invi­tés médusés.

Un quart d’heure plus tard le groupe est exfil­tré sans ména­ge­ment de la salle. Moment de bous­cu­lade à la sor­tie. La police fait recu­ler les pro­tes­ta­taires qui reprennent leurs chants devant deux ran­gées de poli­ciers, au moins 25. Le calme reve­nu, les mani­fes­tants reprennent leur slo­gan pré­fé­ré sui­vi de « Aujourd’hui dans la rue, demain on conti­nue ». Rappel des ren­dez-vous du len­de­main ven­dre­di à la gare : A. G. à 11h, et pique-nique soli­daire avec les che­mi­nots à 12h. Le same­di c’est mani­fes­ta­tion à 14h30. Et pour­quoi pas le dimanche avant les actions de la semaine sui­vante ? « On n’est pas fati­gués » affirment-ils, « on lâche rien ! »