Sucrerie condamnée de Toury : Un licencié “indispensable” écrit à Macron
Cristal-Union a décidé de la fermeture définitive de la sucrerie de Toury fin juin prochain. Pourtant, en ce temps de pandémie, le travail des ouvriers est considéré comme “indispensable”… L’un d’eux a écrit, le 16 avril dernier, au Président Macron par l’intermédiaire du site internet de l’Élysée.
Retrouvez tous nos articles sur la lutte des salariés de la sucrerie de Toury et les explications pour comprendre la stratégie du groupe Cristal-Union :
M. le président,
Je suis actuellement salarié à la sucrerie distillerie de Toury 28310 (groupe Cristal Union) mais malheureusement plus pour longtemps car en effet notre site est sur le point de fermer définitivement ses portes par décision de la direction du groupe Cristal Union.
Cette usine est rentable mais malheureusement vétuste.
Dans cette conjoncture exceptionnelle de pandémie, mes collègues et moi travaillons. Nous travaillons car comme mentionné sur notre attestation fournie par notre employeur : nous sommes indispensables. Nous fabriquons du sucre pour donner a manger aux Français et de l’alcool pour la fabrication de produits d’entretien et de gel hydroalcoolique.
Nous travaillons le jour, la nuit, les dimanches et jours fériés, participons à cet effort de “guerre” en prenant des risques pour notre santé et celle de nos proches. Nous sommes dévoués malgré notre licenciement le 30 juin prochain.
Cette crise nous rappelle à tous le caractère indispensable de notre activité qui est l’hygiène et l’alimentation made in France. Et j’insiste sur le made in France car à l’avenir nous achèterons probablement ces produits de première nécessité en Inde ou au Brésil vu le nombre de fermeture de sucreries en France.
Aujourd’hui, je m’adresse à vous, Monsieur le Président pour soulever cette contradiction, vous avez le pouvoir de soutenir l’industrie agro-alimentaire française qui est une industrie de première nécessité. En ces temps de crise nous constatons les difficultés à se fournir à l’étranger et la fermeture des frontières.
Vous avez le pouvoir de faire cesser ces fermetures abusives qui n’ont lieux que pour engendrer plus de profit et non pour servir le bien collectif.
J’espère que vous aurez pris la peine de me lire.
Je vous souhaite beaucoup de courage et de discernement à vous et à vos collaborateurs pour la gestion de cette crise sans précédent.
Kévin Rabouin.