30 juin à Chartres :
Les soignants encore dans la rue

La nou­velle mani­fes­ta­tion (un 30 juin !) à Chartres, à l’appel de FO et CGT Santé a ras­sem­blé plus de 200 par­ti­ci­pants essen­tiel­le­ment venus de l’hôpital et des EHPAD. Si les usa­gers étaient moins nom­breux que le 16 juin, beau­coup de pas­sants ont mar­qué leur sym­pa­thie au pas­sage du cor­tège qui, par­ti de l’Hôtel-Dieu, a par­cou­ru la place des Épars, les rues Noël-Ballay et Sainte-Même avant de s’achever place Châtelet.

Au cœur de ce mou­ve­ment, le Ségur de la Santé et les reven­di­ca­tions des per­son­nels. Dans sa prise de parole, au nom des deux syn­di­cats, avant le départ, Arnaud Pionnier de FO a dénon­cé l’insuffisance de l’enveloppe de 6 mil­liards d’euros annon­cée par le gou­ver­ne­ment. Alors que la demande est une aug­men­ta­tion sala­riale men­suelle de 300 € net pour tous « nous aurions 56 € brut… les héros ça ne paye pas ! » Le syn­di­ca­liste met en garde contre la volon­té de divi­ser les caté­go­ries de sala­riés « don­ner cette petite somme à tout le monde et des primes à des per­son­nels des métiers sous ten­sion, infir­miers, aides-soi­gnantes, manip radio. Et les autres nada ! Pour nous c’est 300 € net pour tous, de meilleures condi­tions de tra­vail, des embauches. »  Il ajoute « mais le gou­ver­ne­ment est tou­jours en marche, il veut mettre en place la prime au mérite, […] les contraintes bud­gé­taires sont tou­jours là, il faut conti­nuer à faire des éco­no­mies… donc l’après-COVID est comme si c’était avant ! » Il rap­pelle « que les banques ont eu plu­sieurs mil­liards d’euros, les construc­teurs auto­mo­biles éga­le­ment, et pour nous 6 petits mil­liards… » Il ter­mine en appe­lant à pour­suivre et aug­men­ter la pres­sion sur le gouvernement.

La manif est ani­mée et bruyante : « On n’a pas le COVID, mais on a la rage ! », « Du fric, du fric, pour l’Hôpital ! », « Du flouze pour les blouses » (bis), « Macron du pognon ! ». Les Gilets jaunes de Nogent-le-Rotrou, fidèles des mani­fes­ta­tions, ont adap­té leur chan­son : « On est là, on est là, Même si Macron ne le veut pas, on est là ! Les hôpi­taux sont satu­rés et la san­té dégra­dée, et les moyens pour se soi­gner, on les a pas. »

Au ter­mi­nus, alors que les mani­fes­tants sont mon­tés sur les marches du Conseil dépar­te­men­tal (qui gère cer­taines caté­go­ries de per­son­nels de la san­té et du social), Arnaud Pionnier, mar­tèle « Il faut faire pres­sion sur le gou­ver­ne­ment [pour obte­nir aus­si] la titu­la­ri­sa­tion des contrac­tuels, […] le main­tien des CHSCT (1). » Il donne ren­dez-vous, y com­pris pen­dant l’été, pour de nou­velles actions.

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  1. Comité d’hy­giène, de sécu­ri­té et des condi­tions de travail.