Lucé : Assemblée citoyenne de convergence
initiée par les Gilets Jaunes
Lucé, samedi 24 avril, 15h. Le collectif citoyen organisateur, dont des Gilets Jaunes, est installé sous les arbres de la place du 19-mars-1962. Le rassemblement ouvert à tous a attiré des manifestants du monde du spectacle qui étaient le matin en centre-ville de Chartres, des militants politiques ou syndicaux, un groupe du Perche de Pour un Après pas comme Avant avec leurs banderoles, des individuels de la région chartraine ou de Lucé même. Plus de 70 personnes.
Ce furent avant tout des prises de parole, chacun restant dans le sillon de ses propositions mais avec une vraie volonté de mieux se comprendre et d’avancer ultérieurement. Depuis que les occupants de l’Atelier à spectacle ont lancé des agoras ouvertes à tous en Eure-&-Loir, l’idée de convergence entre les luttes et les projets fait timidement son chemin.
La séance est ouverte par Benoît Le Cam. Puis, Élodie, intermittente du spectacle présente le mouvement actuel d’occupation de lieux culturels et insiste sur la réforme de l’assurance chômage. Elle en appelle à la mobilisation commune nécessaire. Un chant, écrit par les Têtes de piaf dans le cadre de l’occupation de l’Atelier à spectacle de Vernouillet (voir la vidéo), donne le ton combatif de cette rencontre. « On voudrait nous mettre à genoux, restons debout », sur l’air des P’tits papiers de Serge Gainsbourg.
SORTIR DU CAPITALISME
Michel P., ancien technicien dans l’industrie, présente un projet complet de remplacement du système capitaliste actuel qui prive les salariés du fruit de leur travail. Il passe en revue, entre autres, la participation des citoyens, celle des salariés dans la gestion des entreprises, le RIC — référendum d’initiative citoyenne -, la représentativité des députés, il propose la suppression du Sénat.
Selon Patrick qui l’a écouté attentivement, ce projet maintiendrait l’actionnariat. Lui promeut la sortie pure et simple du capitalisme car il faut « se réapproprier le fruit de notre travail ». Il convoque la Commune de Paris pour fustiger les élus actuels d’abord préoccupés de leur propre carrière.
Michel soutient, tout comme le PCF d’Eure-et-Loir dont il est membre, la démarche des Gilets Jaunes. Lui aussi affirme qu’il n’y a pas d’avenir dans le capitalisme et prend l’exemple du coût du vaccin qui n’intéresse les Big Pharma que s’il est élevé.
Cathy se présente comme Gilet Jaune et membre du groupe nogentais Pour un Après pas comme Avant et rappelle encore la nécessité de la diversité et du rassemblement.
LE SOCIAL ET LE LOGEMENT EN DANGER !
Deux retraités habitant Lucé prennent la parole sur les sujets sociaux. L’un d’entre eux explique que les appartements d’Habitat eurélien, gérés par le département, sont particulièrement dégradés alors que l’isolation des logements anciens est obligatoire. M. Le G. pense que le but des responsables est de démolir ces immeubles. Il a envoyé une lettre-pétition restée sans réponse.
Hugues parle de son expérience d’enseignant directeur d’école : absence de dialogue social et variations de position du ministre de l’Education nationale, en particulier dans la crise sanitaire, qui « communique à la télé avant de s’adresser aux enseignants ». Il demande aux parents, aux citoyens, de défendre ce bien commun qu’est l’école publique, « l’avenir de la nation » et tout particulièrement l’éducation prioritaire.
QUE PERSONNE N’OUBLIE L’URGENCE CLIMATIQUE !
Jérémy Clément présente la liste citoyenne Démocratie écoLogique qui compte participer aux élections régionales sur un programme citoyen et écologiste.
Sylvain alerte : La situation climatique n’est pas encore prise au sérieux, ni par les pouvoirs ni par tout un chacun.
ET POUR L’AVENIR ?
Benoît conclut : « Il faut sortir de ce système financier cupide et destructeur ». Il évoque les GJ blessés, les 1000 encore emprisonnés. « Il y aura d’autres rencontres, dit-il, les GJ présents y sont prêts. Et d’autres actions à mener ensemble ». À commencer par le 1er mai, mais aussi le 17 novembre où il prône un arrêt de travail d’une semaine.
Finalement, la parole a circulé, des débuts de solutions peuvent nourrir un débat. Les participant·e·s souhaitent se rencontrer de nouveau.