Nogent-le-Rotrou :
La Commune de 1871 s’est fait entendre
Sur le marché de la place Saint-Pol les idéaux de justice sociale et de fraternité ont chanté haut et clair. Le collectif de Percheron·ne·s, Pour un Après pas comme Avant et leurs invité·e·s de deux chorales venues de Normandie se sont dirigé·e·s, samedi 29 mai, vers le marché alimentaire pour y chanter Le Temps des cerises, La semaine sanglante, Le Pieu, Bella ciao… accompagnés à l’accordéon. Puis les participant·e·s se sont installé·e·s au Théâtre de Verdure comme chaque samedi depuis 27 semaines pour poursuivre les échanges sur l’époque de la Commune et les injustices actuelles et sur le film de Peter Watkins du même nom vu récemment dans le Perche.
Fraternité et justice
Pas question d’oublier ou de dénaturer l’œuvre de la Commune, de laisser insulter les Parisien·ne·s de 1871 ou les révolutionnaires d’autres villes qui ont tenté un soulèvement créateur. La population a combattu les dirigeants bonapartistes et les monarchistes qui venaient de livrer la France à l’assaillant prussien, et de se retirer à Versailles avant de lancer l’assaut contre le peuple de Paris.
Le Conseil communal a établi une démocratie véritable par un vote dans tous les arrondissements. Il a émis 260 décrets et arrêtés révolutionnaires en s’appuyant sur le travail des nombreuses commissions populaires. Un bouillonnement de décisions pour changer les conditions de vie et de travail, notamment des plus pauvres de la ville, pour instaurer l’égalité homme-femme ; la séparation de l’Église et de l’État ; l’éducation laïque, obligatoire et gratuite, ouverte à tous les savoirs ; la réquisition des ateliers et des appartements abandonnés par leurs propriétaires ; la diminution de la journée de travail à 10 h, etc.
150 ans plus tard, on n’oublie pas !
Le voile de l’ignorance entretenue ne doit pas recouvrir la mémoire de la Commune. Les propos des pseudos intellectuels et journaleux du XXIème siècle doivent être combattus aujourd’hui comme dans le passé. À l’opposé, deux livres ont été conseillés au théâtre de verdure : La Commune au présent de Ludivine Bantigny et Commune 1871-La révolution impromptue de Roger Martelli.
Les habitué·e·s du Théâtre de Verdure n’oublient pas les 10 000 ou 20 000 assassinats par l’armée versaillaise de Thiers (l’impossibilité pour les historiens de dénombrer les victimes en dit long sur la férocité de la vengeance d’État !) ni les 15 000 condamnations qui suivirent, qui ont mis fin aux 72 jours d’une œuvre inspirante.
Connaître le passé des révolutions mais sans se contenter de le copier, surtout « Aller de l’avant » insistait Louise Michel. C’est un défi à relever sans attendre !
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