Les Terres de Jim, un gaspillage d’argent colossal pour une foir’fouille
Nous relayons cette excellente analyse de la fête agricole Terres de Jim organisée par les Jeunes Agriculteurs (proches de la FNSEA) de l’Eure-et-Loir et du Loiret (9–11 septembre) qu’on peu retrouver en suivant ce lien.
Trois jours…, trois jours pour faire face aux défis du renouvellement des générations agricoles et du dérèglement climatique… Une intention louable, aux antipodes de la réalité des Terres de Jim.
Organisé à Outarville (45) par les Jeunes Agriculteurs du Loiret, cet événement est en effet très loin des objectifs énoncés. Il n’y a qu’à regarder la programmation pour prendre conscience du problème : concours de moiss’batt’cross, mob’cross, baptêmes en hélicoptère, cours de fitness…
Cet événement, d’ampleur européenne selon le Président de la République Emmanuel Macron, passe totalement à côté des questions de fond, pour promouvoir, au final, d’anciennes pratiques et un modèle dépassé, incapable de répondre aux crises:
- sociale (diminution du nombre de paysan·ne·s, non-renouvellement des générations) ;
- écologique (dépendance à l’agrochimie, perte de la diversité génétique et de la biodiversité, accaparement des terres et des ressources, notamment de l’eau ;
- sociétale, l’industrie agroalimentaire coupe les liens avec les producteurs et réduit l’autonomie alimentaire d’un territoire.
Dans cette foire à tout, digne du jeu d’acteur du grand Guignol, l’agroécologie et le renouvellement des générations apparaissent ainsi comme des sujets annexes, dont le seul et unique but est de justifier les financements publics et privés. Un événement à 2 107 500 euros sponsorisé par Total et Nestlé mais aussi la région Centre Val de Loire et les conseils départementaux du Loiret et de l’Eure-et-Loir pour promouvoir un modèle agricole unique et dépassé.
Du programme initial, il n’est pas resté grand chose du peu qui pouvait avoir un lien avec l’agriculture paysanne et les enjeux climatiques…
Plus que jamais, nos paysan·ne·s ont besoin d’accompagnement humain et de financements pour vivre décemment, adapter leurs pratiques au dérèglement climatique et à la protection du vivant.
Que venaient faire le conseil régional, les conseils départementaux du Loiret et d’Eure-et-Loir dans ce simulacre de salon qui ressemblait à une foire à tout, sauf à l’agriculture multiple ?
Arrêtons de gaspiller l’argent public pour tout et n’importe quoi ! Si nous voulons sauver l’agriculture et améliorer la résilience alimentaire de notre territoire, nous devons nous fixer des priorités et les assumer.