Quelle agriculture et quelle alimentation au cœur de la fête paysanne de Gommerville
Une fête riche d’échanges
Alors, que les sections d’Eure-et-Loir et du Loiret des Jeunes Agriculteurs, proches de la FNSEA, tenait à Outarville (Loiret), avec moultes soutiens officiels, des Terres de Jim pétaradantes [1] (moiss’bat’cross, traine-cul) avec visite de Macron, une fête à taille humaine se déroulait pas bien loin en Eure-et-Loir.
L’Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural (ADEAR 28) organisait sa seconde fête de l’agriculture paysanne, le samedi 10 septembre, de 14 h. à minuit à la ferme de la Basse-Cour chez la famille Grésillon à Arnouville, commune de Gommerville.
Un programme bien rempli et un temps peut-être trop court si l’on voulait tout faire : Visite de la ferme (voir encadré vert), découvrir le marché de producteurs locaux, participer à la table ronde sur l’accessibilité alimentaire, animée par Eric Gauthier et Alexandra Céalis. L’animateur, invité pour l’occasion, coordonne dans le Lubéron une expérimentation de la «Sécurité Sociale de l’Alimentation» (voir encadré bistre).
On pouvait revoir le film « Retour à la Terre » diffusé sur France 5 en mai 2021 en présence d’Amandine Dupuy, suivi d’une table ronde animée par Ninon Kratchkovsky sur la transmission d’exploitations agricoles.
Au bar et dans l’espace de la belle ferme, le soir au repas paysan, visiteurs et beaucoup de militants ont pu se retrouver avec plaisir, en ce retour de vacances, pour un moment festif et de grande convivialité et en musique avec le groupe No DATA.
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- Voir l’analyse de Terres de Jim 2022 par Luttes locales Centre.
Sécurité sociale de l’alimentation, une utopie ?
Le Projet Alimentaire de Territoire, utopique mais porteur de sens : Sécurité Sociale de l’Alimentation a permis une table ronde. Le projet est né il y a trois ans à partir du constat que, dans les quartiers pauvres, les gens mangent moins de légumes et sont plus souvent malades. Un groupe de travail s’est constitué sur l’idée que l’on a tous le droit d’accéder à la nourriture. On cotiserait selon nos moyens et on bénéficierait selon nos besoins. L’animateur rappelle le modèle de la sécurité sociale né en 1946 et construit sur le travail par les travailleurs. Après avoir développé ce concept, la réflexion s’est poursuivie avec trois groupes de travail qui se sont penchés sur les questions suivantes:
- C’est quoi votre avenir alimentaire désirable ?
- Quelles sont les difficultés que je rencontre pour me nourrir de façon durable ?
- Quelle action concrète pourrait changer la donne sur l’alimentation dans mon territoire ?
La ferme de la Basse-cour
La Ferme de la Basse-Cour est gérée par François et Aurore Grésillon qui ont pris en février 2021 la succession de Pascal et Claire Garros. C’est un bel exemple de transmission d’un bien cédé par un couple qui part à la retraite à un plus jeune, avec enfants, prêt à se lancer dans une nouvelle aventure. Consacrés à la polyculture en agriculture biologique, ils produisent des céréales — blé, orge, avoine -, des légumineuses, des plantes potagères, oléagineuses et aromatiques.
Autre activité en continuité avec les prédécesseurs : un gîte rural avec chambres d’hôtes.