Les défenseurs des marronniers seront-ils expulsés ?

Lundi 12 sep­tembre s’est tenue l’audience de réfé­ré-expul­sion rela­tive à l’assignation de Chartres-Écologie et SykADAP par le pro­mo­teur Philippe Bourguignon pour l’occupation du lieu d’abattage des trois mar­ron­niers du 24 Courtille. Cactus’Press en a fait une rela­tion dont nous repro­dui­sons quelques extraits. Pour lire l’intégralité du compte-ren­du sur ce site inti­tu­lé « Feuilleton de l’é­té (2) : nous sau­rons le 26 sep­tembre si l’ex­pul­sion est ordon­née… », cli­quez sur ce titre.

Chartres Marronniers Occupation Tentes 34 Courtille Déclaration d'abattageNos pré­cé­dents articles sur le sujet :

Ce jour, lun­di 12 sep­tembre après-midi, s’est dérou­lée l’audience de réfé­ré-expul­sion devant la Présidente du Tribunal judi­ciaire de Chartres. […] Sont assi­gnées les asso­cia­tions Sykadap et Chartres Écologie. […]

Trente mili­tants éco­lo­gistes occupent les bancs de la salle d’audience avec, au fond, le ser­vice d’ordre, comme si l’audience aurait pu être perturbée. […]

L’avocat du pro­mo­teur immo­bi­lier prend la parole en pre­mier. Il invoque les sacro-saints droits à la pro­prié­té et à la sûre­té, prin­cipes gra­vés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. […]  Il évoque une situa­tion abso­lu­ment « hal­lu­ci­nante », incroya­ble­ment irres­pec­tueuse du droit : on n’est plus chez soi ! On ne peut plus faire son bar­be­cue tran­quille ! Prends ça, Sandrine Rousseau ! […]

Le public s’étonne de l’entendre admettre que la pro­tec­tion des mar­ron­niers est un beau com­bat légi­time. Ah, s’il n’était pas enta­ché par une occu­pa­tion illégitime ! […]

Maître Galy [avo­cat des éco­lo­gistes avec Maître Renda, NDLR] : « Les gens qui occupent le ter­rain sont des gens paci­fiques. Tout est par­fai­te­ment pré­ser­vé, entre­te­nu, sau­ve­gar­dé. On leur reproche d’avoir empê­ché, le 22 août der­nier, la vio­la­tion de la loi quand le pro­mo­teur a vou­lu faire abattre les mar­ron­niers. C’est ça la réa­li­té des faits ! Ils ont fait œuvre utile en pro­té­geant les arbres. Pas de vol, pas de vio­la­tion de domi­cile (parce que ce n’est pas le domi­cile du pro­mo­teur !). Aucun délit. »

Maître Sandra Renda se charge de por­ter l’estocade : « Les trois mar­ron­niers sont pro­té­gés par le Plan local d’urbanisme. Ils sont des élé­ments impor­tants du patri­moine de la ville. En plus, ils ne sont pas dan­ge­reux tant qu’on les laisse tran­quille. Ils ont un droit de pro­prié­té. Or, la ville et la pré­fec­ture s’étaient concer­tées pour auto­ri­ser le mas­sacre à la tron­çon­neuse, et le pro­mo­teur n’a pas res­pec­té la règle d’affichage de l’arrêté d’abattage. Le 22 août 2022, des citoyens res­pec­tueux du droit ont empê­ché ce mas­sacre pro­gram­mé. Que jus­tice leur soit rendue ! »

Enfin, la conclu­sion de Maître Renda pointe les inté­rêts com­muns entre le pro­mo­teur immo­bi­lier et la Ville de Chartres par l’intermédiaire de la SEM Chartres Développements immo­bi­liers (pré­si­dée par la 1ère adjointe au maire). La Présidente prend des notes. Beaucoup de notes. Elle ren­dra sa déci­sion le 26 sep­tembre pro­chain. Dans deux semaines.