Les lycées pro mobilisés contre la réforme Macron de la voie professionnelle
La journée d’action et de grève du 18 octobre dans les lycées professionnels à l’appel de tous les syndicats1 a connu le succès en Eure-et-Loir. À Chartres, près de 150 enseignant·e·s de cette voie se sont rassemblés sous les fenêtres de la DSDEN2 en début d’après-midi où une déclaration commune a été lue à plusieurs voix qui pointe que « Le projet Macron pour la voie pro, c’est plus de stages donc moins de temps pour l’enseignement général », or « Notre ambition pour ces jeunes en grande majorité issus des classes laborieuses, c’est l’émancipation. Celle-ci ne peut se passer […] des savoirs généraux […] pour parfaire leur formation initiale, mais aussi pour mieux réussir leur insertion professionnelle et pour envisager d’accéder à l’enseignement supérieur. » Et de citer des chiffres sans appel, le taux de réussite au Bac par la voie professionnelle est de 67,6% alors qu’il tombe à 41,4% pour les élèves en apprentissage. La déclaration conclut « Comment pourrait-on accepter que les élèves de la voie professionnelle soient instrumentalisés pour résoudre les pénuries de main d’œuvre dans les ‘’secteurs en tension’’, euphémisme qui désigne en fait les secteurs où les conditions de travail et de rémunération sont les plus dégradées ? »
Notre ambition pour ces jeunes, c’est l’émancipation
Pascal Mellinger (SNUEP-FSU) se fait ensuite le porte-parole de ses collègues du LP Sully de Nogent-le-Rotrou qui ont réussi une journée lycée mort le 29 septembre et encore présents par une belle délégation ce 18 octobre. [Extrait à écouter sur la vidéo ; cette prise de parole reprend les arguments développés dans une lettre aux parents d’élèves]
Les enseignants sont ensuite partis en cortège jusqu’à la place des Épars, puis sont revenus par la place Châtelet jusqu’à la Préfecture. Les slogans ont affirmé leur détermination à préserver et développer la voie professionnelle. En croisant la manifestation, un camion rouge du SDIS3 a brièvement actionné sa sirène en signe de solidarité. Une façon symbolique de marquer l’urgence de sauver les lycées professionnels.
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- CGT Éduc’action, SGEN-CFDT, FSU (SNUEP, SNES, SNEP), SNETAA-FO, SUD Éducation.
- Direction des services départementaux de l’Éducation nationale.
- Service départemental d’incendie et de secours.