Les Ukrainien·ne·s d’E&L ont rendu hommage aux victimes de Maïdan (2014)

Chartres, place des Épars, 16 h. ce 18 février, une petite qua­ran­taine de per­sonnes, sur­tout ukrai­niennes et quelques autoch­tones, se serrent tout près les unes des autres. Essentiellement des jeunes femmes et leurs enfants1 por­tant plu­sieurs dra­peaux ukrai­niens, sur les dra­peaux et agra­fés aux vête­ments, des petits anges auréo­lés, décou­pés dans du papier blanc. Au sol une tren­taine de bou­gies rouges disent l’émotion.

Devant le groupe, posé sur une petite table un mini haut-par­leur dif­fu­sant des chants de prières dédiées aux 107 vic­times de la répres­sion des 18 – 20 février 2014. Il s’agit, en ce jour de com­mé­mo­rer les vic­times de la répres­sion des mani­fes­ta­tions de la place Maïdan à Kiev qui a abou­ti à la des­ti­tu­tion du pré­sident pro-russe Ianoukovytch.

Les racines de la guerre

Inna Le Gall, pré­si­dente de l’Union des Ukrainiens et des Amis de l’Ukraine en Région Centre-Val de Loire, explique ain­si les racines du conflit : « Les Ukrainiens ont choi­si la voie pro-euro­péenne. Les Russes n’étaient pas contents, ils ont enva­hi la Crimée [février 2014, NDLR] et l’Ukraine de l’Est [mars 2014]. » Lors de la prise de parole elle tra­duit Olena qui s’exprime en ukrai­nien et décrit en détail la répres­sion qui s’est pro­duite durant  ce qu’on appelle la Révolution de la Dignité et pré­sente les pho­tos de mar­tyrs arrê­tés, tor­tu­rés et assassinés.

La répres­sion sur la place Maïdan

À son tour, elle explique que c’est le revi­re­ment de Ianoukovytch, qui a refu­sé de signer l’Accord d’association entre l’Ukraine et l’Union euro­péenne alors qu’il s’était fait élire comme en étant par­ti­san, qui a pro­vo­qué la révolte. « C’était un mou­ve­ment tout à fait paci­fique […] Au début, il n’y avait pas grand monde, 1500 per­sonnes […] à 4 h. du matin, le 22 novembre 2013, la police a com­men­cé à chas­ser les gens avec une cruau­té extra­or­di­naire, ils ont tapé avec des bâtons en fer […] le len­de­main un mil­lion et demi de per­sonnes se sont réunies sur la place pour mon­trer leur colère. » Inna ajoute son témoi­gnage per­son­nel : « C’était pareil à Donetsk, les gens ne vou­laient pas du pou­voir russe. » Olena essaie de faire com­prendre la situa­tion sur la place Maïdan jusqu’avant la fuite de Ianoukovytch : « On ne pou­vait pas sor­tir de la place de Maïdan, des gens étaient assas­si­nés juste parce qu’ils avaient les signes du dra­peau offi­ciel de l’Ukraine […] la répres­sion tou­chait tout le monde qui était sur Maïdan. » Et Olena de conclure : « Ces 107 vic­times qu’on appelle la ”Centaine céleste” [d’où les petits anges en papier blanc, NDLR]. Maintenant les Ukrainiens ont le droit à être libres, le droit de mani­fes­ter, le droit de vivre dans un pays avec un ave­nir démocratique. »

Rendez-vous  a été don­né same­di pro­chain, même lieu, même heure pour mar­quer la pre­mière année de la guerre.

Pour ter­mi­ner cet hom­mage, des petits gâteaux et une bois­son ont été offerts.

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  1. Les hommes ukrai­niens en âge de com­battre n’ont pas été auto­ri­sés à quit­ter le pays ou devaient y reve­nir s’ils étaient à l’étranger.