En ce 7 mars, dans la fraîcheur de la fin d’hiver, les opposant·e·s à la réforme des Retraites commencent à se rassembler sur le parvis de la Médiathèque. Des chasubles et des drapeaux de la CGT et quelques uns de la CFDT, de la FSU, de la CFE-CGC et de la CFTC. Dans le Dunois, la CGT est le seul syndicat disposant d’une Union locale ce qui en fait la cheville ouvrière du mouvement. La banderole du syndicat est encore à terre.
Tout s’enclenche quand se rejoignent devant le café La Tour Eiffel, les salariés·e·s de la Paulstra et de Safran venus en cortèges de plusieurs dizaines de grévistes ayant débrayé pour la manifestation. Pas de problème pour franchir le passage à niveau, le mouvement chez les cheminots a interrompu le trafic.
”Il est temps de durcir et de renforcer notre mobilisation”
Les employé·e·s des deux entreprises sont mis·e·s en tête du cortège qui s’élance pour un parcours désormais traditionnel vers le centre-ville avec un détour et un arrêt à la Sous-Préfecture. Là, après avoir ironisé sur le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran qui a prétendu que ‘’mettre le pays à l’arrêt, ce serait mettre en danger la santé de nos enfants, rater le train du futur’’, Kévin Tanguy de la FSU lit la déclaration intersyndicale départementale : ‘’La réforme des retraites, la réforme de l’assurance chômage, c’est la double peine pour les travailleurs les plus précaires, les femmes, les seniors, les personnes abîmées par le travail pénible. […] Mal traités, mal retraités, nous disons NON, nous disons STOP ! […] Il est temps de durcir et renforcer encore notre mobilisation pour gagner face à ce gouvernement et ces parlementaires obstinés à ne pas entendre l’expression très claire des travailleurs et travailleuses.’’
Pour un référendum
Le tour de la place du 18-Octobre permet d’estimer la participation (600) avant de plonger vers la permanence du député macroniste Philippe Vigier, rue Gambetta. Patrick Fleury, secrétaire de l’Union locale CGT proclame haut et fort ‘’On ne légifère pas seul et contre tous !’’ Il met en garde sur ‘’L’extrême droite qui ne se mouille pas en espérant tirer les marrons du feu’’ ce qui suscite des hou ! hou ! de réprobation. Tout comme les propos du député local osant dire que les syndicats ne sont pas démocrates car ils ne veulent pas le rencontrer. Le syndicaliste lui rétorque ‘’La démocratie ne mérite-t-elle pas un référendum sur un sujet aussi important qui va impacter le présent et l’avenir des Français ?’’ Et de conclure ‘’On lâchera rien ! On ne vous lâchera pas ! Le peuple est avec nous.’’
La manifestation retourne alors vers son point de départ, non sans avoir symboliquement tourné le dos à la permanence du député Vigier.