Ortie-Cultures :
Très belle fête à Tremblay-les-Villages
À la ferme de Virginie Bouchard, voisine d’Amandine, toutes deux agricultrices bio, en collaboration avec La RurÂle et SykADAP, aidées de nombreux bénévoles, elles ont enfin pu réaliser, dans une superbe organisation, une rencontre longtemps désirée, repoussée pour cause de Covid et baptisée Ortie-Cultures.
Ce festival était organisé sur deux jours. Le vendredi 6 mai étaient présents une dizaine de producteurs locaux. Hélas, selon les renseignements recueillis, le programme de l’après-midi fut perturbé par une forte ondée.
Tributaire des caprices de la météo
Nous avons assisté à la journée du samedi 7. Heureusement, elle fut plus ensoleillée avec quelques pluies non persistantes sauf pour la fin de soirée où le concert des Skabada Tsoin Tsoin de Rouen (excellent !) et l’animation sonore de Echoseed furent également perturbés.
Pour les petits et non moins grands, les animations, spectacles et l’atelier graff et pochoir on eu beaucoup de succès.
L’eau, un enjeu majeur des prochaines décennies
Un débat sur l’eau a été animé par un responsable de la Fédération de pêche et Gilles Menou de la Confédération Paysanne. Ce dernier a mentionné les Assises de l’Eau qui ont eu lieu au printemps dernier et qui furent consacrées aux problèmes de l’eau, bien commun, dont la gestion est rendue de plus en plus difficile face au réchauffement climatique et à la sécheresse qui sévit dans notre pays.
De nombreuses questions furent abordées:
- Comment préserver l’écosystème ?
- Comment répartir les volumes d’eau entre l’industrie, les agriculteurs et les particuliers ?
- Comment réaliser les arbitrages ? Quels sont les secteurs prioritaires ?
- Comment résister au monde économique qui impose ses normes aux dépens des usagers ?
- Comment mettre en place des plans de restriction progressive ?
Des solutions existent, notamment en plantant des haies, en maintenant des zones humides, en cultivant des plantes moins gourmandes en eau, en incitant la population à plus de sobriété… mais peu de volonté politique pour les mettre en pratique.
L’A154, un projet climaticide
Un Débat gesticulé, ou plutôt une ‘’lecture gesticulée à plusieurs’’ a été interprétée (et créée) par SykADAP dont les objectifs consistent à sensibiliser à la perte de la biodiversité due au réchauffement climatique et à dénoncer les projets climaticides dont celui de l’A154 [voir plus bas].
Le texte a réussi avec brio à établir des passerelles entre le projet de l’A154 et ce qui s’est passé sous l’Ancien Régime en s’inspirant de sources fournies par le livre de J‑J François : ‘’Paysans et laboureurs à la veille de 1789 dans le pays chartrain’’.
Polyculture et maraîchage bio
La journée du samedi a aussi donné lieu à une visite de la ferme accueillante. Celle-ci, d’environ 200 ha, exploitée par Virginie Bouchard, est convertie en agriculture biologique depuis 7 ans. Elle se consacre à la culture des céréales (blé, orge, avoine, colza, épeautre, lentilles, luzerne, sorgho…) et pratique du maraîchage sous serres, légumes, salades, dont la surprenante ficoïde glaciale avec ses feuilles et ses tiges couvertes de petites vésicules gorgées d’eau qui donnent l’impression de cristaux. Nos yeux furent ravis par la beauté et la diversité des fleurs : pensées, violettes, capucines, toutes comestibles et destinées à la cuisine des grands chefs qui viennent s’approvisionner à Rungis.
La Déclaration d’Utilité publique de l’A154 caduque ?
Le lieu accueillait aussi des stands de collectifs ou associations dont celui de l’AERéSP28 (Accueil des Exilés et Régularisation des Sans-Papiers). Sous celui du Collectif NON ! A154/A120, lors d’un débat, François Bordes (vice-président de la Fédération Environnement E&L) a expliqué une particularité, en comparaison des autres projets autoroutiers : on a affaire ici à une captation de routes 2 x 2 voies déjà existantes et en plus, pour tenter de rendre le projet plus solvable, on a intégré une partie de RN 12 entre Houdan et Dreux, ce qui pourrait rendre caduque la déclaration d’utilité publique. Il a souligné l’évolution de ce projet écocide complètement dépassé. Puis Caroline Duvelle du Collectif a expliqué la création de ce dernier en novembre 2022. [Voir : www.collectif-non-a154-a120.fr]
À midi, Marie Pétrolette avec son accordéon et sa guitare a interprété une sélection de chansons bien coquines, déjantées mais pleines de réalisme en faisant preuve d’une performance d’improvisation, invectivant un public parfois dissipé et qui se régalait de plats délicieux. Le soir, Les Têtes de Piaf ont interprété leurs très belles chansons poétiques et pleines de tendresse.
C.P et J‑D. A