Alexandre : Nouvelle audience le 8 novembre pour complément d’informations
Le 18 avril, un grand secteur autour de la CARSAT1 à Chartres est bunkérisé par la gendarmerie et la police. En effet, le ministre du travail porteur de la réforme Macron-Borne des Retraites, vient expliquer aux personnels la façon de mettre en place cette loi régressive… dans le cadre des trois mois ‘’d’apaisement’’ décrétés par le Président de la République. Mais pas question que le ministre entende la protestation populaire.
Alexandre a été ”tasé”
Plusieurs syndicats ont appelé à se rassembler. Les manifestant·e·s sont bloqué·e·s avant l’entrée de l’Hôtel-Dieu, rue du Dr-Maunoury, par un camion de la Gendarmerie mis en travers de la route et par des cordons de policiers et gendarmes.
C’est dans ce contexte qu’Alexandre est ‘’tasé’’2, il s’effondre et est exfiltré par les ‘’forces de l’ordre’’ et, ensuite, placé en garde à vue.
Accusé de “tentative de vol de bombe lacrymogène”
Ce 28 juin, il était convoqué au tribunal judiciaire. Dans cette période de criminalisation des actions syndicales et écologistes, la FSU, la CGT et l’UNSA avaient appelé à un rassemblement devant le tribunal dès 8 heurs du matin. Près d’une quarantaine de miltant·e·s ont répondu à cet appel dont une grande partie a assisté à l’audience après un contrôle par une entreprise de sécurité délégataire.
Vers 10 h., Alexandre est appelé à la barre ainsi que sa curatrice. La présidente du tribunal dresse alors la liste des infractions retenues allant de la ‘’tentative’’ ou le ‘’vol’’ (on ne sait pas très bien) d’une bombe lacrymogène jusqu’à des insultes et ‘’une résistance violente à un gardien de la paix’’.
Une vidéo et deux témoignages à l’appui de la défense
L’avocate d’Alexandre, Me Mariette, demande alors un complément d’informations arguant de l’existence d‘une vidéo circulant sur les réseaux sociaux (il s’agit de la vidéo que nous avons publiée sur notre chaîne youtube) et du témoignage de deux personnes présentes en première ligne aux côtés d’Alexandre. L’avocate suggère que la procédure pourrait être annulée.
La procureure, dubitative, décrit, elle, une scène entre des gendarmes et policiers, assermentés et dignes de foi et les autres, des manifestants… Elle n’est cependant pas opposée à un complément d’information et demande à l’avocate de la défense des éclaircissements et de préciser ses demandes.
Renvoi au 8 novembre
Me Mariette précise que la vidéo ainsi que les deux témoignages de personnes se trouvant en première ligne de la manifestation contredisent les déclarations des gendarmes : il n’y a pas eu de mouvement de foule, Alexandre est tombé avant que les forces de l’ordre ne l’exfiltrent derrière le cordon de sécurité. Ces éléments sont tout à fait nécessaires à la manifestation de la vérité. La procureure visionne sur son écran la vidéo.
Finalement, la présidente du tribunal clôture la séance en renvoyant l’affaire au 8 novembre pour complément d’informations.
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- Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail.
- Le taser est une arme incapacitante, terme qui peut être traduit en français par foudroyeur. [Wikipedia].