Chartres :
Les femmes en marche contre les violences

La Journée inter­na­tio­nale de lutte contre les vio­lences faites aux femmes a été mar­quée à Chartres par une déam­bu­la­tion d’une grosse cen­taine de per­sonnes durant plus d’une heure dans les rues de l’hyper-centre à l’appel de l’antenne dépar­te­men­tale de NousToutes et de la FSU.

Au pied du monu­ment à la Déclaration des Droits de… l’Homme !

Le ren­dez-vous était au pied du monu­ment aux Droits de… l’Homme et du… Citoyen célé­brant la Déclaration objec­ti­ve­ment sexiste de 1789. C’est le com­bat, entre­pris alors par Olympe de Gouges et ses contem­po­raines pour faire valoir l’égalité que les mani­fes­tantes (sou­te­nues par des hommes) pour­sui­vaient ce 25 novembre.

Lors d’une brève intro­duc­tion, Dominique Chéron-Prier (FSU) rap­pe­la qu’il s’agissait aus­si de rendre hom­mage aux vic­times des vio­lences avec ‘’une pen­sée par­ti­cu­lière puisque l’Eure-et-Loir, depuis une semaine, compte son deuxième fémi­ni­cide pour l’année 2023’’.

Deux fémi­ni­cides en Eure-et-Loir depuis janvier

Le cor­tège, héris­sé de nom­breuses pan­cartes (voir pho­tos), pré­cé­dé de la ban­de­role vio­lette de NousToutes28, s’est diri­gé vers la place des Épars aux cris de pre­miers slo­gans : ‘’Quand c’est Non, C’est NOOON !’’ et ‘’Agresseurs, vio­leurs, c’est à vous d’avoir peur !’’ Sur la place, sous l’impulsion de chan­teuses de la Chorale inter­syn­di­cale, la Chanson des sar­di­nières a été enton­née par beaucoup.

Dans les rues jusqu’à la place Marceau, de nou­veaux slo­gans on reten­ti : ‘’So-so-so Solidarité avec les femmes du monde entier !’’, ‘’Un métro toutes les 2 minutes, un viol toutes les 7 minutes’’ ou ‘’Victime, on te croit. Agresseur, on te voit !’’ En ce week-end de pro­mo­tion com­mer­ciale où les chaland·e·s étaient nombreux/ses, la pan­carte pro­cla­mant ‘’Black Friday – 25 % sur les salaires (offre réser­vées aux femmes toute l’année)’’ était par­ti­cu­liè­re­ment appro­priée. Devant les ter­rasses combles les mani­fes­tantes ont chan­té l’Hymne des femmes.

Un monu­ment aux vic­times de fémi­ni­cides place des Halles

Au ter­mi­nus de la place des Halles, une chan­son (Les Dormantes, Zaho de Sagazan) et un poème furent dits par des par­ti­ci­pantes avant que la cho­rale chante Je suis fille de marin1. Puis, Clervie Guillou (NousToutes 28) égrai­na les ter­ribles sta­tis­tiques : une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint ou ex, 94 000 femmes vic­times de viol ou ten­ta­tives de viol par an, 450 enfants vic­times chaque jour de vio­lences sexuelles, 84% de femmes en situa­tion de han­di­cap aus­si, et elle ajou­ta ‘’L’État ne pro­tège pas non plus les per­sonnes trans, noires, LGBTQIA+.‘’ Clervie Guillou invi­ta alors à dépo­ser des petites bou­gies d’hommage aux vic­times au pied d’un man­ne­quin, à la bouche et aux yeux clô­tu­rés les repré­sen­tant toutes, et s’interrogea ‘’Cela fait trois ans que nous dépo­sons dans le ville de Chartres des témoi­gnages de notre consi­dé­ra­tion pour toutes les vic­times, témoi­gnages que la ville de Chartres s’empresse de faire dis­pa­raître le plus rapi­de­ment pos­sible, voyons com­bien de temps notre monu­ment trô­ne­ra sur cette place. S’il ne reste pas long­temps, nous comp­tons sur votre entê­te­ment […] à offrir votre voix pour conti­nuer à mon­trer toute votre indi­gna­tion face à tant d’injustice.’’

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  1. Cette chan­son est adap­tée du texte ori­gi­nal du chan­teur et paro­lier qué­bé­cois Xavier Pétermann inti­tu­lé La Chanson du marin qui s’inspire de la nais­sance du Québec pour dénon­cer les guerres engen­drées au nom de la nation. [voir ici].