Chartres :
70 personnes ont réclamé un cessez-le-feu pérenne
Le rassemblement s’est tenu dans le froid devant le monument aux Droits de l’Homme. Lieu symboliquement adapté à la situation de privation intolérable que subissent plus de 200 otages et 2 millions et demi de Gazaoui·e·s, hommes, femmes et enfants qui étaient dans les cœurs des manifestant·e·s de la région chartraine. Il faut aussi ajouter les habitant·e·s des territoires palestiniens occupés qui subissent des attaques en nombre croissant ayant pour but leur expulsion illégale mais tolérée par le gouvernement israélien.
Déclaration commune et prises de paroles de chaque organisation
Cette situation dramatique a été décrite par tous et toutes les intervenant·e·s de ce rassemblement : Lionel Geollot a lu le communiqué commun, Gisèle Quérité a parlé pour le P.C.F., Clémentine Ingold pour la FSU, Jean-François Paty pour la CGT, Micheline Cognard pour Ensemble!, Sylvain Chesneau pour La France Insoumise, Cécile Sené pour Les Écologistes.
Les exigences vont au-delà de la trêve actuelle de 4 jours, il est demandé un véritable cessez-le-feu qui devra permettre la mise en place d’une négociation dans un cadre international. Les intervenant·e·s ont rappelé que le règlement de cette cohabitation difficile a souvent échoué. Problème non réglé depuis 75 ans, qui se traduit aujourd’hui par des actes insupportables relevant des ‘’crimes contre l’humanité’’ ou des ‘’crimes de guerre’’, dénominations réglementées par les institutions internationales. Raison de plus pour hâter la sortie de la confrontation militaire actuelle pour une vraie négociation. Le souvenir des accords d’Oslo a été évoqué avec, cette fois, l’obligation de réussir pour permettre aux deux populations de vivre côte-à-côte (solution à deux états démocratiques) ou dans le même état (démocratique lui aussi).
Après l’interdiction du 18 novembre…
Ce rassemblement a été préparé dans un contexte local difficile. La semaine du 13 au 18 novembre a été marquée par un événement rarissime dans notre département : l’interdiction de la manifestation souhaitée par les partis de gauche et les deux syndicats FSU et CGT. Le vendredi 17 novembre, l’interdiction demandée par le préfet d’Eure-et-Loir, Hervé Jonathan, a été malheureusement confirmée par le juge administratif d’Orléans, à la suite du référé-liberté déposé par les organisations. Motifs : dépôt de la déclaration de manifestation en Préfecture hors délai mais surtout le rassemblement ‘’est susceptible d’être l’occasion d’expressions antisémites, constituant ainsi un trouble grave à l’ordre public’’. [voir notre article]
…des conditions restrictives
Cette même crainte existait encore dans l’esprit du Préfet en début de semaine suivante, il a donc fait connaître oralement ses conditions restrictives : pas de drapeaux, surveillance des mots d’ordre, surveillance du rassemblement par les forces de police… Les responsables des organisations se sont dits choqués d’être soupçonnés d’antisémitisme. Les organisations se sont retrouvées plus unies, décidées à poursuivre leur soutien au peuple palestinien, évidemment sans racisme donc sans la moindre tentation d’antisémitisme, comme elles l’ont ‘’toujours fait’’. D’autres villes ont connu ou connaissent encore ce type d’exigence, même lorsque le tribunal administratif refuse l’interdiction décrétée par le Préfet, comme c’est le cas pour la quatrième fois à Nice ! C’est une atteinte au droit d’opinion et de manifestation.