Chartres : Les Ukrainien·ne·s ont célébré Maïdan
Ce samedi 2 décembre, l’Association des Ukrainiens et Amis de l’Ukraine du Centre-Val de Loire avait prévu, au programme de leur rassemblement place Châtelet, deux courts exposés à contenu historique. Tout d’abord sur les événements de la ‘‘Révolution de la Dignité’’ ou ‘‘de Maïdan’’, du nom de la grande place centrale de la capitale, Kiev, où ces événements se sont déroulés entre novembre 2013 et février 2014.
Une vibrante évocation de la ‘‘révolution de la dignité’’
C’est d’abord Maria qui prend la parole, traduite en français par Inna Le Gall, la présidente de l’Association. Son résumé des journées révolutionnaires est nourri par ses souvenirs personnels. Elle a vécu cette expérience historique, il y a 10 ans, d’une rupture avec le régime corrompu et liberticide de Viktor Ianoukovitch. Rupture aussi avec le grand voisin et colon potentiel russe que le mouvement de protestation rêve de remplacer par un accord entre l’Ukraine et l’Union européenne. Maria insiste sur cette volonté de couper les ponts avec la Russie.
‘‘Le seul avenir pour l’Ukraine, c’est l’Europe’’
Elle raconte le rêve partagé par ces manifestant·e·s de réussir à vivre libres, le courage de se battre quand cela devient nécessaire, — avec peu de moyens mais de l’inventivité et du courage -, la participation des jeunes et des plus vieux, des gens modestes côtoyant les plus aisés. ‘‘Tout le monde a trouvé sa place.’’ Le père de Maria faisait partie d’un ‘‘petit bataillon de retraités’’ qui préparaient des cocktails Molotov et qui ont dû les utiliser eux aussi.
Rappelons que cette révolution a entraîné la mort d’au moins 130 personnes et des milliers de blessés. Elle a réussi à faire basculer le pouvoir ukrainien hors de l’influence de la Russie de Poutine bien que les régions de l’est et la Crimée, au sud, aient été la cible du pouvoir russe et sont encore aujourd’hui le théâtre de la guerre qui se poursuit.
Il y a 90 ans, l’Holodomor, la grande famine du peuple ukrainien
Puis une jeune femme ukrainienne présente les événements historiques tragiques d’un passé qui, aux yeux des Ukrainiens, ressurgit dans le présent. Il s’agit du 90ème anniversaire de l’Holodomor (qui signifie ‘‘l’extermination par la faim’’), généralement reconnu comme un génocide commis par les dirigeants de l’Union soviétique de 1932 à 1933. Le pays a connu d’autres famines massives provoquées en 1921–23 et 1946–47. Ces faits ont acquis une reconnaissance internationale. En France, qui a ignoré ces événements très longtemps, l’Assemblée nationale a voté le 28 mars dernier, à la quasi-unanimité des présent·e·s cette reconnaissance de ‘‘génocide’’.
‘‘Malheureusement aujourd’hui, conclut la jeune femme, la Russie nous détruit à nouveau et non seulement par la faim mais par les bombes et les missiles’’.
Sur ce sujet, voir le compte-rendu du spectacle ‘‘Le Prince Jaune’’, joué à Chartres le 2 décembre dernier.