Chartres : 500 enseignant·e·s indigné·e·s par le mépris de leur hiérarchie
De nombreux/ses enseignant·e·s des écoles, collèges et parfois lycées étaient en grève en ce 1er février en Eure-et-Loir. La manifestation, à Chartres, en a témoigné par ses 500 participant·e·s. Les pancartes et banderoles brandies dès le rassemblement devant la DSDEN1 ont clamé la colère devant les décisions ministérielles. Les différents porte-paroles des syndicats ont décliné les griefs et les revendications : augmentation des salaires dont la faiblesse est le premier obstacle au recrutement d’enseignant·e·s, recrutement et statut pour les AESH, abandon de l’acte 2 de l’école dite ‘’inclusive’’ et, au collège, de l’instauration de groupes de niveaux, retrait de la réforme de la voie professionnelle… Dans tous les secteurs, le manque de personnels dégrade les conditions de travail, et d’étude des jeunes, et génère une perte de sens du métier. La préparation de la rentrée scolaire de septembre 2024 aggraverait encore les choses avec suppressions, dans le département, de 19 postes dans le primaire et 112 heures dans les collèges.
Oudéa-Castéra cible des mécontentements
Est venu se rajouter à ces motifs structurels de mécontentement la nomination d’une ministre de l’Éducation nationale, Madame Amélie Oudéa-Castera qui a choqué la profession par sa proximité avec l’école privée catholique élitiste et ses mensonges. Les syndicats n’ont pas manqué de la dénoncer :
UNSA : ‘’Quelle entrée fracassante, quel manque de respect, quel mépris pour ceux qui se mobilisent au quotidien pour la réussite de tous !’’
CGT Éduc’action : ‘’Il y a du mépris au-dessus.’’
SNUipp-FSU (primaire) : ‘’On ne fait pas une réforme contre la profession.’’
SUD Éducation : ’’Ce n’est pas cette petite classe bourgeoise issue de l’École alsacienne ou de Stanislas qui comprend nos problèmes. Elle nous méprise.’’
FSU : ‘’Madame Oudéa-Casréra, ce n’est pas une erreur de casting, c’est une preuve de leur projet politique pour l’école.’’
La Directrice académique refuse de recevoir une délégation syndicale
Un autre signe de mépris, local cette fois, a attisé la colère de la foule rassemblée sous les fenêtres de la DASEN2, Madame Mège : son refus de recevoir une délégation syndicale. Pierre Licout (FSU) a décoché cette apostrophe cinglante : ‘’Madame la DASEN, votre confrère le Préfet est descendu quand des tracteurs étaient devant la préfecture. Pour la Xème fois nous sommes ici, nous vous demandons d’être reçus, et vous refusez ! C’est inacceptable !’’
La manifestation a fait un grand tour par le centre-ville, par les places des Épars, des Halles, du Cygne, Châtelet pour se disperser devant la Préfecture.
Pour conclure, retenons l’un des slogans scandés ou chantés :
‘’Blanquer, Pap, Attal, Amélia Castéra
Ne nous y trompons pas
Toujours la politique Macron
Politique des patrons !’’
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- Direction des services départementaux de l’Éducation nationale.
- Directrice académique des services de l’Éducation nationale.