Chartres : L’Ukraine est vivante, il faut l’aider !

L’Union des Ukrainiens de France Eure-&-Loir (pré­si­dée par Olena Remon) et l’Association des Ukrainiens et Amis de l’Ukraine Centre-Val de Loire (pré­si­dée par Inna Le Gall) avaient bien choi­si le lieu du ras­sem­ble­ment de soli­da­ri­té avec l’Ukraine pour le triste deuxième anni­ver­saire de l’invasion russe du pays. Quoi de plus sym­bo­lique que les sta­tues du com­bat de David et de Goliath, 35 mil­lions d’habitants contre 143 ?

Appel à la solidarité

La cen­taine de manifestant·e·s, très majo­ri­tai­re­ment des Ukrainien·ne·s réfugié·e·s en Eure-et-Loir, ont aus­si­tôt enta­mé la marche vers la place Châtelet via la place des Épars aux cris de ‘’Merci France pour ton sou­tien !’’ ‘’Merci l’Europe pour ton sou­tien !’’ mais aus­si ‘’ Aidez-nous aujourd’­hui, demain ça peut être tard !’’ De nom­breux dra­peaux bleus et jaunes flot­taient au vent,  au milieu des­quels le dra­peau d’Ensemble! était bien esseu­lé. Si on dénom­brait la pré­sence de quelques mili­tants PS ou éco­lo­gistes, les autres com­po­santes de la gauche étaient absentes, tout comme les syn­di­cats qui avaient pour­tant lan­cé un appel natio­nal. Il y a deux ans, une soli­da­ri­té una­nime s’exprimait avec la résis­tance du peuple ukrai­nien… par exemple le 5 mars 2022.

Hommage aux morts civils et militaires

Place Châtelet, Inna Le Gall demande une minute de silence pour les mili­taires et les civils ‘’qui ont don­né leur vie pour la liber­té de l’Ukraine, pour la liber­té de l’Europe.’’ Ensuite, elle déclare : ‘’On remer­cie pour ce que la France et l’Europe ont déjà fait pour l’Ukraine, pour les dépla­cés, pour les réfu­giés, pour toutes les aides finan­cières, pour l’accompagnement, pour l’insertion professionnelle.’’

Inquiétudes sur l’aide américaine

Puis, elle fait le bilan de deux ans de guerre : ‘’20% du ter­ri­toire est occu­pé par les troupes russes, des cen­taines de mil­liers de per­sonnes sont tuées, des mil­liers d’enfants ukrai­niens sont dépor­tés pour les rus­si­fier. Qu’est-ce qu’on peut faire, aujourd’hui, quand on est loin de l’Ukraine ? Il faut se mobi­li­ser !’’ Et elle ajoute conte­nant son inquié­tude par des paroles éner­giques : ‘’C’est pas le cou­rage qui manque aux sol­dats ukrai­niens, c’est les armes. Pour que l’Ukraine tienne, on va faire tout, on va faire des péti­tions, on va frap­per à toutes les portes. L’Ukraine joue le rôle de bou­clier de l’Europe […] si l’Ukraine tombe, après c’est la Pologne, l’Allemagne est à côté et après c’est la France. Grâce à l’Europe et aux États-Unis, on a tenu mais main­te­nant il y a des sou­cis avec le finan­ce­ment des États-Unis. L’Europe va prendre le relai.’’

Le témoi­gnage d’Olena

En hom­mage à ce sou­tien, Veronica, 8 ans, qui a fui avec sa famille sa mai­son détruite à Bakhmout mais qui conti­nue à dis­tance les cours de musique avec son pro­fes­seur, inter­prète au vio­lon L’Ode à la joie1 salué par des applau­dis­se­ments nourris.

Olena Remon raconte alors, en ukrai­nien, com­ment la guerre a com­men­cé en 2014 par la révo­lu­tion de Maïdan à laquelle elle a per­son­nel­le­ment par­ti­ci­pé. Révolution qui a tel­le­ment inquié­té le pou­voir russe que celui-ci a annexé la Crimée et a sou­te­nu mili­tai­re­ment les sépa­ra­tistes du Donbass.

La soli­da­ri­té concrète en Eure-&-Loir

La parole est don­née à des acteurs de la soli­da­ri­té en Eure-et-Loir :

  • à un porte-parole de Chartres-Initiatives dont une qua­ran­taine d’entreprises ont envoyé dès avril 2022 du maté­riel médical,
  • à Anna Stépanoff, conseillère régio­nale Renaissance, au nom de l’institution qui siège à Orléans, laquelle a appor­té dès le début des aides à l’accueil des réfu­giés en par­ti­cu­lier pour l’apprentissage de la langue française,
  • à des femmes du Collectif Chrétien Chartrain qui envoie chaque semaine des colis huma­ni­taires en Ukraine,
  • enfin, à Andréa qui donne béné­vo­le­ment depuis 2022 des cours de fran­çais aux exilé·e·s.

L’Ukraine est tou­jours vivante !

Veronica reprend le micro pour une chan­son chan­tée pour la pre­mière fois et écrite par une Ukrainienne res­tée au pays qui s’appelle Les Hommes de toute la Terre. Le ras­sem­ble­ment s’achève par l’hymne ukrai­nien enton­né par les Ukrainien·ne·s présent·e·s la main droite sur le cœur.

Empruntons la conclu­sion à Andréa : ‘’Quand l’Ukraine a été enva­hie, les gens ont dit dans trois jours la Russie a gagné. Et ça fait deux ans, deux ans que l’Ukraine résiste, aujourd’hui, c’est un moment très dif­fi­cile […] mais l’Ukraine est tou­jours libre, est tou­jours vivante !’’

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1 Dernier mou­ve­ment de la 9ème sym­pho­nie de Beethoven ins­pi­ré d’un poème de Schiller, et deve­nu l’hymne de l’Union européenne.

 

En bas de page trois pho­tos de la marche  à Dreux ce même jour