1er Mai dunois : Vives interpellations des élus et du sous-préfet
À Châteaudun, la manifestation du 1er Mai a été contrariée par la pluie. Le défilé d’une grosse soixantaine de personnes, qui devait s’arrêter devant la permanence du député de la majorité Vigier, puis devant la Sous-Préfecture et s’achever devant l’Hôtel-de-Ville, s’est transformé en un meeting statique devant le barnum installé place du 18-Octobre, et le concert du groupe Narcose n’a pu être donné.
Mais les syndicats ont quand même passé les messages qu’ils souhaitaient par la lecture de trois lettres.
La lettre au Sous-Préfet de Châteaudun
Patrick Fleury (secrétaire de l’Union locale CGT) s’est adressé au nouveau Sous-Préfet sur deux axes. D’abord, la situation internationale en évoquant les « scènes de bombardements insupportables » en Ukraine et à Gaza. Il a prôné « la recherche de solutions pacifiques » et défendu la solution à deux états entre Israël et Palestine. Concernant la criminalisation de la solidarité avec la Palestine, il a affirmé que « critiquer la politique du gouvernement doit être possible en France sans être accusé d’antisémitisme. »
Quant à la politique française, la lettre lue par le responsable CGT, fustige « la culpabilisation des privés d’emploi, des malades, des retraités, des émigrés. Les sanctions qui en découlent nous sont insupportables. » La lettre s’insurge aussi contre le blocage par la France, au niveau européen, d’un texte qui devait encadrer l’emploi des travailleurs ubérisés des plateformes numériques. Et de proclamer : « Il est urgent d’augmenter les salaires pour tous ! »
La lettre au Maire de la ville
Yves Benoist (prédécesseur de Patrick Fleury à la CGT), avant de lire la lettre adressée au maire (sans étiquette) de Châteaudun Fabien Verdier, lance à celui-ci qui assiste au rassemblement : « Les oreilles, vous êtes blindé ? » Et il égrène les griefs que la CGT fait au maire : inviter en son nom, les anciens présidents de la République Sarkozy puis Hollande et l’économiste libéral Jacques Attali. À propos de la reconversion de l’ex-base aérienne : « Nous ne partageons pas l’idée et les investissements pour l’aérodrome. » Même avis à propos de l’hébergement du stade du PSG, ou des 20 000 € dépensés pour l’accueil de la flamme olympique alors qu’il y a « des coupes sombres dans les subventions à certaines associations. » La lettre signale aussi « un nombre de visites inhabituelles d’employés communaux venant nous expliquer leur mal vivre au travail. » Dernière question posée : « Pouvez-vous garantir ne pas privatiser notre EHPAD ? »
La lettre au député de la majorité
C’est de nouveau Patrick Fleury qui lit la lettre au député Philippe Vigier (groupe MoDem) rappelant le passage en force de la loi Retraites et affirmant qu’ « une refonte complète de la fiscalité est possible sans pénaliser les plus faibles, il faut toucher aux privilèges des plus riches ! » La lettre rappelle aussi au député « sa virulente intervention, lors d’une manifestation, contre la fermeture de la maternité… depuis c’est le silence radio ! » et elle conclut : « Ayez conscience que cette politique va conduire les Français à se tourner massivement vers des idées et des partis d’extrême droite […] avant qu’il ne soit trop tard, changez de cap ! »
L’intervention de la FSU
Kévin Tanguy de la FSU intervient aussi en affirmant que « nous faisons tous le constat des baisses de moyens dans l’ensemble des services publics et particulièrement dans l’Éducation. » Il cite les conséquences : « des postes dans le secondaire et dans le primaire supprimés, une inclusion de tous les élèves mais sans aucun moyen humain ni financier. » Il cite le rapport PISA1 qui établit que « la France fait réussir ses très bons élèves mais pas ceux en difficulté » et que « les classes françaises sont les plus chargées d’Europe. » Et il pointe le Premier Ministre : « Il veut des enfants qui se tiennent sages, en uniforme, face à des manuels labélisés et dans des groupes de niveau. »
Le porte-parole des enseignants montre que la même logique s’applique à l’échelle locale : « Nous luttons pour maintenir ouvert le collège Tomas-Divi et obtenir un nouveau collège Anatole-France à taille humaine. On refuse leur collège à taille usine […] parce que notre école est celle de la véritable inclusion […] c’est celle de l’émancipation par le développement de l’esprit critique. » [texte intégral de la FSU ici]
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- Programme international pour le suivi des acquis des élèves.