À la ligne (feuillets d’usine) / Théâtre de Chartres / 9 janvier / 20 h. 30
Boulevard Chasles
“À la ligne (feuillets d’usine)”
d’après le livre éponyme de Joseph Ponthus
Interprétation et mise en scène Mathieu Létuvé
Le spectacle
Dans À la ligne, Mathieu Létuvé est accompagné d’un musicien électro, pour porter sur le plateau l’épopée de Joseph Ponthus, intérimaire travaillant à la chaîne. Dans un corps à corps puissant avec les mots (et les maux) de l’auteur, la compagnie nous dépeint le ballet quotidien et absurde de tous ces travailleurs. Elle fait résonner sur scène et chez les spectateurs, cette ode aux soldats de la première ligne des chaînes industrielles. Grâce à ce récit, Ponthus transcende cette expérience en un voyage mystique et philosophique au coeur des enjeux de notre société de production de masse.
La bande annonce
Le regard du metteur en scène
« Dire, coûte que coûte, tenir sa ligne coûte que coûte, sur le fil dérisoire d’une humanité qui danse comme un Charlot fou aspiré par les engrenages de la mécanique industrielle, mais tenir, tenir… pour la solde du soldat qui va au front pendant que d’autres engraissent et contrôlent. […] Ponthus aborde cette expérience comme s’il allait au front, prolongeant un parallèle avec la grande guerre qu’il évoque à travers les mots d’Apollinaire. Il est là pour vivre, pour survivre, pour gagner de l’argent. Il n’est pas là pour juger. » Mathieu Létuvé
Un avis
« Mathieu Létuvé s’empare des notes de Joseph Ponthus […] avec une force à la fois intime et politique. » Théâtre(s)
Qui était Joseph Ponthus ?
Après des études littéraires et pour gagner sa vie dans la région bretonne où il a rejoint sa compagne, l’auteur est amené à travailler comme intérimaire dans l’ industrie agro-alimentaire. Chaque soir, il note son quotidien à l’usine, les conditions de travail, l’épuisement, les rencontres, la dureté de cet univers ; et chaque semaine il poste ses textes en vers libres sur son compte Facebook, pour donner ainsi de ses nouvelles à sa famille.
Il n’écrit pas dans une démarche d’engagement militant comme les « établis » des années 1960–1970, tels Robert Linhart, mais pour tenir le coup — ce qui n’en fait pas moins de son livre un témoignage. Son écriture frappe par le contraste entre des passages très crus et d’autres très poétiques, ainsi que par les nombreuses références littéraires (notamment à Guillaume Apollinaire ) et culturelles.
Les photos sont de ©-Arnaud-Bertereau