Berlin 33 — Histoire d’un Allemand / Nouveau Studio-Théâtre / Mainvilliers / 3 octobre / 20 h. 30
6
rue Henri-Matisse
Réservation indispensable au : 06.77.82.80.75 ou par mail :
compagnie.jacques.kraemer@wanadoo.fr
Tarif : 15 et 10 euros
BERLIN 33
Histoire d’un Allemand
d’après “Histoire d’un Allemand – Souvenirs 1914–1933” de Sebastian Haffner
Adaptation : René Loyon
Un spectacle conçu par Laurence Campet, Olivia Kryger et René Loyon
Jeu : René Loyon – direction d’acteur : Laurence Campet et Olivia Kryger
Son : Hervé Le Dorlot
Lumières et régie générale : Frédéric Gillmann
“Londres, 1939
Je vais conter l’histoire d’un duel.
C’est un duel entre deux adversaires très inégaux : un État extrêmement puissant, fort, impitoyable – et un petit individu anonyme.
L’État, c’est le Reich allemand ; l’individu, c’est moi…”
Extraits de la présentation de cette création par Jacques Kraemer et Aline Karnauch
C’est exceptionnel. En effet, nous n’avons aucune aide ni de l’État, ni de la Région, ni du Département, ni de l’agglomération de Chartres, qui nous permettrait une programmation. Nous faisons donc vivre ce Studio-Théâtre avec la seule aide de la Ville de Mainvilliers à laquelle nous sommes profondément reconnaissants, et par notre travail, non seulement bénévole, mais financé pour beaucoup par nous-mêmes. Et cela, nous le faisons avec plaisir et enthousiasme tant nous sommes heureux de vous faire partager nos passions théâtrales.
Nous pouvons accueillir René Loyon parce que, lui aussi, accepte de se produire à Mainvilliers sans rémunération. Pour le plaisir de jouer, le plaisir de la rencontre et par amitié.
René Loyon fut le compagnon principal de l’aventure de Jacques Kraemer au Théâtre Populaire de Lorraine pendant une décennie dans les années 1970, avant d’entreprendre une brillante carrière de comédien (avec notamment Bernard Sobel et Antoine Vitez), et de metteur en scène. Il dirigea le Centre Dramatique National de Besançon. Ses spectacles ont été présentés au Théâtre National de Chaillot, au Théâtre National de la Colline, au Théâtre de la Ville à Paris, et également à Chartres […]”
René Loyon présente cette adaptation
“J’ai adapté pour le théâtre, sous forme de monologue, la deuxième partie du livre de Sébastian Haffner, celle consacrée à l’année 1933 et à l’arrivée au pouvoir de Hitler. Cette adaptation a pour titre Berlin 1933. Les résonances de ce texte avec ce que nous vivons aujourd’hui dans nombre de pays menacés par la montée de l’extrême-droite sont saisissantes. Il y a urgence, nous semble-t-il, à faire entendre la parole vive de Sebastian Haffner.
Ecrit en 1939, alors que son auteur, fuyant le régime hitlérien, se trouvait en exil à Londres, ce texte nous invite aujourd’hui à une réflexion éthique et politique. Face à la violence généralisée, à la haine de l’autre, au mensonge et à la manipulation, aux forces délétères qui traversent notre monde, comment imaginer de nouvelles raisons d’être et d’agir ?”
Théâtrographie de René Loyon
Acteur dès 1969, il a joué avec de nombreux metteurs en scène (Jacques Kraemer, Bernard Sobel, Bruno Bayen, Gabriel Garran, Claude Yersin, Antoine Vitez, Gildas Bourdet, Charles Tordjman, Alain Françon, entre autres).
De 1969 à 1975, il co-anime avec Jacques Kraemer et Charles Tordjman le Théâtre Populaire de Lorraine. En 1976, il crée le Théâtre Je/Ils avec Yannis Kokkos et met en scène Gide, Feydeau, Hugo, Segalen, Roland Fichet, Pirandello, etc…
De 1991 à 1996, il dirige le Centre Dramatique National de Franche-Comté où il met en scène Bond, Koltès, Molière, Jean Verdun, Botho Strauss, Sophocle, etc…
En 1997, il crée la Compagnie R.L. avec laquelle il met en scène entre autres Les Femmes Savantes de Molière, Le Jeu des rôles de Pirandello, Isma de Nathalie Sarraute, Yerma de Federico Garcia Lorca, La Double Inconstance de Marivaux, L’émission de télévision de Michel Vinaver, La Fille aux rubans bleus de Yedwart Ingey, Le Tartuffe de Molière, Rêve d’automne de Jon Fosse, Antigone de Sophocle, Soudain l’été dernier de Tennessee Williams, Dom Juan de Molière, Retour à Ithaque d’après Homère, Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme d’après Stefan Zweig, La Demande d’Emploi de Michel Vinaver, Les Noces de Betia de Ruzante, A deux heures du matin de Falk Richter.
Toutes les photographies de la pièce sur cette page sont de Nathalie Hervieux
Sebastian Haffner
Extrait de la notice Wikipedia :
Issu d’une famille de la moyenne bourgeoisie protestante, Sebastian Haffner commence sa carrière dans le droit et devient référendaire, c’est-à-dire magistrat stagiaire. En 1938, il quitte son pays, jugeant le régime nazi exécrable. Après un passage de quelques semaines à Paris, où il fréquente d’autres Allemands exilés, il s’installe en Angleterre.
Il mène alors une vie extrêmement précaire. Avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l’éditeur Warburg lui commande un livre où il raconterait son expérience d’Allemand anti-nazi. Mais la guerre éclate et le manuscrit n’est pas publié.
Sebastian Haffner retourne dans son pays en 1954. Il y mène une carrière de journaliste et d’historien reconnu.
Histoire d’un Allemand
Souvenirs (1914–1933)
Présentation par l’éditeur français Actes Sud :
Dans un texte rédigé en 1939 et publié à titre posthume, le journaliste allemand Sebastian Haffner fait une chronique saisissante de ses expériences personnelles pendant l’époque de l’instauration du nazisme. D’une clarté et d’une autorité exemplaires, son récit rend palpables, donc compréhensibles, les circonstances de l’avènement du régime hitlérien. À cet égard, c’est un ouvrage dont la lecture, en plus de l’intérêt littéraire qui la justifie, est indispensable à la connaissance de notre temps.
Traduction : Brigitte HÉBERT
Parution : 2004
448 pages
Collection Babel : n° 653
Le livre vu par Laurence Campet de la compagnie LR :
“En 1938, Sebatian Haffner se place dans la perspective de ce que l’on appellerait aujourd’hui un «lanceur d’alerte». Il attend encore de l’Europe une prise de conscience qui lui permettrait d’adapter sa réaction à la menace du nazisme. Et, comme pour nous faire mieux comprendre l’ascension d’Adolf Hitler, il nous la décrit à hauteur d’homme, d’enfant même – puisqu’il débute son récit avec la déclaration de guerre de 1914, alors qu’il n’est lui-même âgé que de sept ans. Il montre l’intrusion insidieuse du politique dans la vie quotidienne et la sphère privée. À l’analyse historique d’une grande lucidité, Sebastian Haffner mêle son ressenti, ses émotions d’enfant et de jeune homme. Et c’est précisément ce qui nous place avec lui au cœur de la tourmente, nous donnant – comme il a pu l’avoir sur l’instant — une compréhension intuitive autant que cérébrale des événements. C’est aussi ce qui fait chair pour l’acteur et permet de faire de ce texte un objet théâtral.
Comment, dans un contexte miné par la crise économique, un homme apparemment sans envergure, tel que « la plupart de gens qui l’ont acclamé en 1930 auraient probablement évité de lui demander du feu dans la rue » a pu mettre à sa botte « le peuple allemand, qui ne se compose tout de même pas exclusivement de poltrons » et lui imposer son projet démentiel « qui est une nouveauté dans l’histoire universelle. Il s’agit d’inoculer systématiquement à un peuple entier – le peuple allemand – un bacille qui fait agir ceux qu’il infecte comme des loups à l’égard de leurs semblables ou qui, autrement dit, déchaîne ces instincts sadiques que des millénaires de civilisation se sont efforcés d’éradiquer. »
Voilà une parole qui mérite d’être entendue dans le contexte politique et économique mondial d’aujourd’hui.”
Le livre présenté par Olivier Barrot pour “Un livre, un jour”