J.-P. Gorges dans les pas de la Poste
Mercredi 25 octobre, à 20 heures, les membres et soutiens du Comité de défense du bureau de Poste de La Madeleine étaient près de 40 devant les marches du Conseil départemental à Chartres où s’est tenu le Conseil municipal, une demi-
Après une première discussion plus que tendue autour d’une délibération présentée par David Lebon (PS), qui demandait d’interdire la venue de cirques utilisant des animaux sauvages, le Conseil est passé à celle lue par Denis Barbe. (ci-dessous)
Le Maire explique d’abord pour quelles raisons il n’a pas mis cette délibération à l’ordre du jour bien qu’elle ait été communiquée dans les délais légaux. Selon lui, ce problème n’est pas de sa compétence. Il évoque une réponse obtenue de responsables de la Poste qu’il a rencontrés et affirme « La Poste regarde son compte d’exploitation et ils ont des ratios » : un bureau pour 20 000 habitants. « Pour La Poste un bureau n’est pas viable en-
Rendez-
Puis le Maire, qui accepte ces critères de l’entreprise, se lance dans une explication sur ses projets de refonte totale de La Madeleine en rapport avec le déplacement de la zone commerciale de l’autre côté de la route de Paris. Il a prévu et il décrit avec force détails, dans un délai de 5 ou 6 ans, des logements et un petit centre commercial de proximité sur l’actuel site de Carrefour et une profonde modification du Forum. En conséquence deux bureaux de Poste sur la ville le satisferaient : un pour le centre-
La fréquentation étant plus faible sur le quartier de Beaulieu (70 clients / jour contre 140 à La Madeleine selon ses chiffres), le Maire accepte aussi l’idée de fermer définitivement le bureau de Beaulieu quand celui « de plein exercice » de La Madeleine sera installé. Rendez-
Une logique comptable
Denis Barbe conteste fortement cette logique et rappelle que La Poste est en effet une société anonyme depuis 2010 mais avec des capitaux intégralement publics. Il rappelle que ces fermetures de bureaux ont été actées par un accord tripartite entre La Poste, l’État et l’Association des Maires de France [voir ici] et demande au maire de Chartres quelle a été la voix de la ville de Chartres. M. Gorges répond ne pas avoir voulu prendre parti dans cette « négociation ». D. Barbe rappelle les 849 millions de bénéfice du groupe La Poste en 2016. Il se dit en désaccord avec la fermeture partielle des deux bureaux, comme indiqué dans son projet de délibération qui a le soutien du Comité de défense.
La proposition de délibération a obtenu le soutien de David Lebon qui a rappelé que la municipalité a la compétence générale qui lui permet d’intervenir sur tous les sujets. Au final le Maire refuse de mettre au vote cette délibération.
Le débat a duré cinquante bonnes minutes devant un public attentif et dans l’attente d’une compréhension des besoins des habitants de ces quartiers populaires. Les moqueries et les critiques du maire à l’encontre des deux conseillers d’opposition ont interloqué certaines personnes qui en ont témoigné à la sortie. Quant à son positionnement politique mettant les intérêts privés de La Poste au premier plan de ses préoccupations, il n’a étonné personne !
Le Comité n’entend pas renoncer, malgré la phrase assassine du Maire adressée à Denis Barbe : « Vous n’aurez aucune influence [sur la direction de La Poste]… » ! Dans d’autres villes, des usagers luttent avec les syndicats et des municipalités courageuses et réussissent à maintenir de vrais services postaux. Ce qui n’a rien à voir avec le service minimum des points poste dans les commerces. Les modes de gestion inspirés de ceux du privé dégradent les services publics. La mobilisation est vitale dans les quartiers populaires et les secteurs ruraux sacrifiés à la logique financière, au détriment, en priorité, des plus modestes.
Micheline Cognard