Chartres : Parcours réduit
mais manifestation quand même
Un nouveau rassemblement pour le retrait de la loi ‘’Sécurité globale ‘’ a eu lieu ce samedi 5 décembre à Chartres sur la place Châtelet. Malgré l’absence de la FSU parmi les organisations appelantes1, il y avait plus de participants que la semaine précédente : environ 120 personnes.
Les porte-paroles ont tous exigé le retrait pur et simple de la loi en discussion au Parlement. Chaque organisation a insisté sur un point qui lui tenait à cœur :
- La CGT (Chantal Lefèvre) a pointé la volonté du gouvernement de « restreindre la liberté d’informer, la liberté de la presse, et de priver la population d’user de son droit d’expression, d’être informée, de manifester, de s’organiser pour gagner de nouveaux droits et ceci dans un contexte de répression alarmante des droits sociaux […] alors que les plans de licenciements se multiplient : Qualipac à Nogent-le-Phaye, plans de restructuration chez Novo, Ipsen à Dreux… ».
- Pour Solidaires (Cédric Champion) « c’est la stratégie du choc. Quand la crise sanitaire rend difficile la construction des mobilisations, le gouvernement en profite pour attaquer la démocratie, l’état de droit et les libertés publiques. […] Cette loi arrive après la publication, sans concertation, d’un nouveau Schéma national de maintien de l’ordre qui confirme la volonté de gérer l’ordre public par la force, au risque de l’escalade ».
- Le PCF (Lionel Geollot) rappelle que « vous pouvez compter sur l’action des députés et sénateurs communistes pour s’opposer à cette loi » et insiste sur certains articles, par exemple le 24 : « l’appréciation de ce qui peut être ‘’une atteinte à l’intégrité physique ou psychologique d’un policier ou d’un gendarme’’ est suffisamment floue pour permettre toutes les interprétations ».
- Pour Lutte ouvrière (Vincent Chevrollier), face à sa politique, le gouvernement « s’attend à des réactions sociales et il se prépare à les museler et à les mater, y compris de façon violente […] il faut comprendre le lien qu’il y a entre ces violences et la société d’exploitation dans laquelle nous vivons. On ne se débarrassera pas du racisme ni des violences policières sans remettre en cause le fondement capitaliste de l’ordre social ».
- Ensemble! (Micheline Cognard) insiste sur « les violences dont nos gouvernants ne parlent jamais sont inhérentes au capitalisme mondialisé : c’est l’exclusion, les discriminations de toutes sortes, l’enrichissement d’une minorité, l’oubli de l’urgence climatique » et rappelle sous les ‘’hoouuu’’ de l’assistance que « cette loi a été votée le 24 novembre dernier par 388 député·e·s, dont les 4 députés d’Eure-et-Loir ! ». [Déclaration intégrale ici]
- Enfin La France insoumise pointe l’autre loi en discussion dite ‘’sur le séparatisme’’ « C’est la possibilité de s’attaquer à n’importe qui en fonction de sa religion, de ses opinions politiques et de ses pratiques, liées par exemple au cannabis. On va appeler cette loi ‘’loi des suspects’’ et dans ces conditions, il faut qu’on se batte jusqu’au bout, même si c’est dur ».
Après ces interventions, contrairement à la semaine précédente, où elle avait été interdite, une manifestation a pu rallier la Préfecture mais seulement en prenant le boulevard Maurice-Viollette puis en contournant la Médiathèque, le centre-ville restant interdit !
Le cortège où étaient présents des Gilets Jaunes, et des délégations de Dreux et Nogent-le-Rotrou (cette dernière toujours aussi dynamique et musicale avec des percussions), a montré sa combativité et sa détermination à ne rien lâcher.
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- Syndicats : CGT, Solidaires. Organisations politiques : Ensemble!, La France insoumise, Lutte ouvrière, PCF.