La Commune de Paris : 18 — 25 mars 1871

Nous nous pro­po­sons de tenir au fil des semaines une chro­nique des évé­ne­ments de la Commune de Paris. Après, une pre­mière chro­nique qui relate les mois ayant pré­cé­dé l’in­sur­rec­tion, voi­ci les évé­ne­ments de la 1ère semaine.

Commune de Paris

Éphéméride 18 — 25 mars 1871

 

 

Mars

Déclaration de Thiers dans le Figaro du 20 mars 1871

Proclamation du gou­ver­ne­ment dans Le Figaro du 20 mars 1871

Le 18 : Début de l’insurrection com­mu­na­liste. Échec de l’enlèvement des canons à Montmartre et Belleville. La troupe fra­ter­nise avec les insur­gés. Les géné­raux Lecomte et Clément Thomas sont fusillés. Les auto­ri­tés éva­cuent Paris et le Comité cen­tral de la Garde natio­nale s’installe à l’Hôtel de Ville. 

Le 19 : Proclamation de la Fédération de la Garde natio­nale. Le Comité cen­tral de la Garde natio­nale annonce des élec­tions com­mu­nales pour le 26 mars.

Le 20 : La Commune réaf­firme la liber­té de la presse. Les fonc­tion­naires man­quants (jus­tice, ensei­gne­ment), qui ont sui­vi l’Assemblée à Versailles, sont rem­pla­cés par des citoyens élus par le peuple, et leurs salaires sont pla­fon­nés à celui d’un ouvrier.

Le Figaro publie la décla­ra­tion du gou­ver­ne­ment à la popu­la­tion met­tant celle-ci en garde contre « des hommes mal­in­ten­tion­nés, sous pré­texte de résis­ter contre les Prussiens, qui ne sont plus dans vos murs, se sont consti­tués les maîtres d’une par­tie de la ville… »

Fusillade_de_la_rue_de_la_Paix_dans_la_journée_du_22_mars,_á_deux_heures_de_l'après_midi,_de_Vierge

Fusillade de la rue de la Paix, 22 mars

Le 21 : Manifestation des « amis de l’ordre » à Paris», place Vendôme (où est l’état major de la Garde natio­nale) : 8 morts et une tren­taine de bles­sés. L’armée de Versailles occupe le Mont-Valérien où les Fédérés de la Commune ont négli­gé de s’ins­tal­ler, puis s’emparent de Courbevoie et de Puteaux.

Le 22 : Nouvelle mani­fes­ta­tion des ”amis de l’ordre”. Projet de loi à l’Assemblée natio­nale sur les élec­tions muni­ci­pales : il n’y aura pas de maire de Paris, les adjoints d’arrondissement seront nom­més par le pou­voir exé­cu­tif et le conseil muni­ci­pal se réuni­ra sur convo­ca­tion du préfet.

L'Assemblée nationale réunie à Versailles

L’Assemblée natio­nale réunie à Versailles

19/24 : Alors que l’Assemblée, pré­si­dée par Jules Grévy, s’installe à Versailles le 20, échec des négo­cia­tions entre les maires des arron­dis­se­ments (élus quelques mois aupa­ra­vant suite à la chute de l’Empire) et dépu­tés de Paris, d’une part, et le Comité cen­tral de la Garde natio­nale, d’autre part, pour évi­ter la guerre civile. Les maires de Paris qui ten­taient une conci­lia­tion sont accueillis par des huées à l’Assemblée natio­nale. «Vous serez res­pon­sables de ce qui va suivre !» met en garde Clemenceau à l’intention des dépu­tés qui crient.

22 mars / 4 avril : Mouvements com­mu­na­listes en pro­vince : à Lyon (22–25 mars), à Marseille (23 mars‑4 avril), à Narbonne (24 mars), à Toulouse (24–27 mars), à Saint-Étienne (24–28 mars), au Creusot (26 mars).

Le 25 : Dans le Cri du peuple, Élisée Reclus appelle à voter, qua­torze ans avant son célèbre «Voter, c’est abdiquer ».

Proclamation de la Commune de Toulouse.

Thiers fait éva­cuer la troupe qui aban­donne Paris.